En prenant de l'âge, certains médicaments deviennent potentiellement inappropriés mais ils demeurent trop prescrits, montre une étude française publiée en novembre 2022 dans la revue Pharmacoepidemiology & Drug Safety.
« Les médicaments qui ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) présentent, en théorie, plus de bénéfices que de risques. Toutefois, ce rapport peut varier avec l’âge
», rappelle le magazine 60 Millions de consommateurs qui relaie l'étude.
Certains médicaments deviennent potentiellement inappropriés en raison d'une plus faible efficacité ou d'un risque plus élevé d'effets indésirables.
« C’est le cas, par exemple (…) avec le risque d’hypotension et de chutes lié à de nombreux médicaments
», mentionne le magazine.
En utilisant les bases de données de l'Assurance maladie française, Solene Drusch de l'Université de Paris-Saclay et ses collègues (1) ont étudié la prescription de médicaments potentiellement inappropriés chez 274 971 résidents d'établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et 4 893 721 personnes âgées de 75 ans ou plus vivant en communauté en 2019.
Ils ont utilisé 17 indicateurs de médicaments potentiellement inappropriés adaptés des listes des critères Beers 2019 et de STOPP 2015. (Critères de Beers 2023 : 10 catégories de médicaments à éviter ou utiliser avec prudence en prenant de l'âge)
En 2019, plus de la moitié (54 %) des personnes résidant en EHPAD recevaient au moins un médicament potentiellement inapproprié, contre 29 % des personnes résidant à domicile.
Personnes âgées résidant en EHPAD
En EHPAD, les benzodiazépines à demi-vie courte (Temesta, Xanax…) étaient les plus fréquemment en cause.
C’était également le cas pour les anticholinergiques – en particulier l’antipsychotique chlorpromazine – et pour les associations de médicaments agissant sur le système nerveux central (benzodiazépines, antidépresseurs, opiacés, antiépileptiques, etc.). (Liste de 99 médicaments anticholinergiques potentiellement risqués pour les aînés)
Personnes âgées résidant à domicile
Chez les personnes vivant à domicile, ce sont plutôt les benzodiazépines à demi-vie longue (Lexomil, Valium…) et la prise concomitante d’au moins deux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui étaient le plus souvent retrouvés.
La polymédication
Chez les personnes vivant en EHPAD ou à domicile, les personnes les plus à risque étaient celles prenant plus de cinq médicaments par jour ou ayant un trouble psychiatrique ou neurologique.
Pour plus d'informations sur les médicaments chez les personnes âgées, voyez les liens plus bas.
(1) Thien Le Tri, Joel Ankri, Hugues Michelon, Mahmoud Zureik, Marie Herr.
Psychomédia avec sources : Pharmacoepidemiology & Drug Safety, 60 Millions de consommateurs.
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