En dépit des campagnes d’information sur la bonne alimentation, presque le tiers de l’apport calorique quotidien des Québécois provient d’aliments qui ont une faible valeur nutritive et qui sont associés à des facteurs de risque de certaines maladies métaboliques», selon une étude publiée en août dans le Nutrition Journal.
« Cette catégorie regroupe les aliments qui dépassent les valeurs limites pour la teneur en gras saturés, en sucre ou en sel ainsi que les aliments qui ne sont pas recommandés par le Guide alimentaire canadien 2019 ».
Benoît Lamarche, chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) et à l'Université Laval, et ses collègues (1) ont analysé les données fournies par 1147 personnes provenant de 5 régions du Québec qui ont participé à une enquête en ligne.
Les participants, tous francophones, ont rempli à trois reprises un formulaire portant sur les aliments qu’ils avaient consommés dans les 24 dernières heures. Environ 90 % d'entre eux se sont aussi rendus au laboratoire pour une série de mesures anthropométriques et pour fournir un échantillon de sang.
Les analyses montrent que :
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29 % des calories ingérées quotidiennement, soit environ 720 calories, proviennent d’aliments ayant une faible valeur nutritive ; (1)
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chez le quart des répondants, ces calories représentent plus de 38 % de l’apport énergétique quotidien ;
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les pâtisseries (18 %), l’alcool (15 %), les sucreries (13 %), les croustilles ou le maïs soufflé (6 %) et les boissons sucrées (6 %) sont les principales sources de calories parmi les aliments à faible valeur nutritive ; (1)
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la part des calories provenant d’aliments à faible valeur nutritive est de 31 % chez les hommes et de 28 % chez les femmes ;
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ces calories sont ingérées lors du repas du soir (41 %), les collations (23 %), le lunch (21 %) et le déjeuner (14 %).
Une association a été constatée entre l’énergie provenant de la consommation d’aliments peu nutritifs et des valeurs élevées pour l’indice de masse corporelle (calcul rapide de votre IMC et votre poids idéal), le tour de taille ainsi que le taux de cholestérol et de triglycérides sanguins.
« J'aurais tendance à penser que le rythme de vie qui nous amène à être de plus en plus bousculés [...] fait en sorte qu'on a perdu conscience de l'importance de l'alimentation
», a commenté le Pr Lamarche, relayé par Radio-Canada.
« On a perdu aussi collectivement nos habiletés à être autonome au niveau de l'alimentation
», ajoute-t-il. « On dépend d'aliments déjà prêts.
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Didier Brassard, Catherine Laramée, Véronique Provencher, Marie-Claude Vohl, Julie Robitaille, Simone Lemieux
Psychomédia avec sources : Université Laval, Nutrition Journal, Radio-Canada.
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