Il s'agit des SDHI (pour succinate dehydrogenase inhibitor: inhibiteurs de l'enzyme succinate déshydrogénase) utilisés contre les champignons (moisissures) qui se développent sur les végétaux.
En France, environ 70 % des surfaces de blé tendre et 80 % d’orge d’hiver étaient traitées avec les SDHI en 2014, mentionnent-ils. Sont aussi notamment traités des semences, des fruits (raisins, agrumes...) et des pelouses comme celles des terrains de golf.
Les SDHI visent à bloquer une étape clé de la respiration cellulaire (production de l'énergie par les mitochondries) des champignons dans laquelle intervient la succinate déshydrogénase (SDH).
« Or, les cellules de tous les êtres vivants respirent. Tous. Depuis les micro-organismes, les champignons, les plantes, les animaux, jusqu’aux hommes.
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Dans chaque cellule, les mitochondries (surnommées « usines à énergie ») libèrent l’énergie contenue dans les aliments sous forme de carburant et de chaleur, à travers la respiration cellulaire.
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Il est connu depuis longtemps maintenant que des mutations génétiques touchant la SDH entraînent la perte de son activité et sont la cause de maladies humaines. Des anomalies du fonctionnement de la SDH peuvent entraîner la mort des cellules en causant de graves encéphalopathies, ou au contraire une prolifération incontrôlée des cellules, et se trouver à l’origine de cancers.Des anomalies de la SDH sont aussi observées dans des maladies humaines, telles que l’ataxie de Friedreich, le syndrome de Barth, la maladie de Huntington, de Parkinson et certaines asthénozoospermies (perturbation de la mobilité des spermatozoïdes). »
« Comment ne pas se sentir concernés par la présence des SDHI dans nos assiettes à travers la contamination des aliments ? Comment de tels pesticides ont-ils pu être mis sur le marché avec l’assurance de n’avoir aucun impact sur la santé humaine, mais aussi sur l’écosystème tout entier ?
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Les pesticides précédemment utilisés comme insecticides ou fongicides et qui visaient la mitochondrie et la respiration ont été graduellement abandonnés, du fait de leur dangerosité, de leur efficacité réduite et/ou de l’apparition de résistances. Comme substituant, les firmes ont obtenu l’autorisation de proposer les SDHI depuis 2009, SDHI dont elles se félicitent de la grande stabilité et persistance dans l’environnement.»
Les signataires appellent à suspendre l’utilisation tant qu’une estimation des dangers et des risques n’aura pas été réalisée par des organismes publics indépendants des industriels distribuant ces composés et des agences ayant précédemment donné les autorisations de mise sur le marché des SDHI.
Tribune sur Libération : Une révolution urgente semble nécessaire dans l’usage des antifongiques
Pour plus d'informations sur les problèmes de santé liés aux mitochondries, voyez les liens plus bas.
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