Jusqu'à présent, les efforts pour trouver un médicament efficace contre la maladie d'Alzheimer ont échoué.
Diego Mastroeni et ses collègues de l'Université d'État de l'Arizona et ses collègues ont examiné les effets de la maladie d'Alzheimer sur le fonctionnement des mitochondries, des structures à l'intérieur des cellules qui produisent l'énergie. Ces travaux sont publiés dans la revue Alzheimer's & Dementia.
Ils ont établi qu'une forme très toxique de la protéine bêta-amyloïde, l'oligomère a-bêta (OAbêta) perturbe le fonctionnement normal des mitochondries. Il en résulte une cascade d'événements qui se manifestent tôt dans le développement de la maladie, des décennies avant l'apparition des symptômes cliniques.
Ils ont aussi montré que les cellules neuronales humaines peuvent être protégées contre la détérioration de leurs mitochondries lorsqu'elles sont prétraitées avec un composé conçu sur mesure, ce qui suggère une avenue intéressante pour de futurs médicaments.
Les carences du métabolisme énergétique sont l'un des événements les plus précoces de la pathologie de la maladie d'Alzheimer.
Deux signes pathologiques sont observés dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à l'autopsie : les enchevêtrements neurofibrillaires à l'intérieur des cellules et les plaques de protéines beta-amyloïdes extracellulaires.
Ces observations ont conduit à la théorie selon laquelle ces accumulations seraient la cause de la maladie en déclenchant la chaîne des événements menant à son développement. Un consensus croissant parmi les chercheurs s'éloigne de l'idée que l'accumulation de bêta-amyloïdes soit l'événement primaire qui déclenche la maladie.
L'un des problèmes de la théorie des plaques amyloïdes est son incohérence. Certains patients âgés qui ont beaucoup de ces plaques dans leur cerveau n'ont pas de déficit cognitif mesurable, alors que d'autres qui présentent peu ou pas d'accumulation d'amyloïdes ont néanmoins la maladie.
Le plus accablant pour cette théorie est que plusieurs médicaments ciblant ces plaques n'ont pas réussi à procurer de bénéfices dans les essais cliniques. Il est de plus en plus évident que les plaques et les enchevêtrements apparaissent tardivement dans la séquence des événements qui aboutissent à l'Alzheimer.
L'hypothèse d'une cascade déclenchée par une dysfonction des mitochondries est l'une des pistes de recherche les plus prometteuses, expliquent les chercheurs.
L'hypothèse suggère que la fonction mitochondriale, qui décline avec le vieillissement, peut être davantage altérée en présence de la protéine bêta-amyloïde.
Les mitochondries sont vulnérables à diverses formes de déclin et de dégradation. L'un des principaux facteurs est le stress oxydatif qui résulte d'une perturbation de l'équilibre entre la production d'espèces réactives d'oxygène (radicaux libres) lors de la production d'énergie, et les défenses antioxydantes d'une cellule.
Lorsque les mécanismes antioxydants ne peuvent plus suivre le rythme de la production d'espèces réactives d'oxygène, l'expression des gènes mitochondriaux devient altérée. On sait que les dommages oxydatifs se produisent bien avant la formation des plaques amyloïde.
Dans des travaux de laboratoire, les chercheurs ont constaté que l'exposition de cellules humaines à la protéine bêta-amyloïde altérait l'expression de gènes mitochondriaux.
Lors d'expériences subséquentes, des cellules humaines ont été prétraitées en laboratoire avec un analogue du CoQ10, qui est un composé pouvant augmenter la production d'énergie par les mitochondries (sous forme d'ATP) et limiter le stress oxydatif avant l'exposition à la protéine bêta-amyloïde. Le composé protégeait les cellules de la dégradation de la fonction mitochondriale normalement causée par la protéine bêta-amyloïde. Ce qui renouvelle l'espoir pour la recherche d'un traitement efficace contre la maladie.
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Psychomédia avec sources : Arizona State University, Alzheimer's & Dementia.
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