Cette nouvelle description s'inscrit dans le cadre d'un modèle alternatif pour les troubles de la personnalité en général qui est destiné à remplacer éventuellement le modèle actuellement en vigueur pour le diagnostic de ces troubles.
Les critères diagnostiques actuels pour 10 troubles de la personnalité, dont le trouble de la personnalité schizotypique, n'ont pas été modifiés depuis la publication du DSM-IV en 1994, lequel n'avait pas proposé de changements importants par rapport au DSM-III paru en 1980.
Le modèle alternatif est présenté dans une section du manuel réservée aux modèles émergents sur lesquels les recherches doivent se poursuivre avant une adoption éventuelle.
Le trouble de la personnalité schizotypique
Le nouveau modèle décrit le trouble de la personnalité schizotypique comme suit.
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Les caractéristiques typiques de la personnalité schizotypique sont des altérations de la capacité d’avoir des relations sociales, des relations proches, et des excentricités dans les cognitions, les perceptions et le comportement, associées à une distorsion de l’image de soi, à des objectifs personnels incohérents et accompagnées d’une méfiance et d’une restriction de l’expression émotionnelle. Les difficultés caractéristiques sont apparentes dans l’identité, l’autodétermination, l’empathie et l’intimité associées à des traits mal adaptés spécifiques dans les domaines du psychoticisme et du détachement.»
Les critères diagnostiques
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Altération d’intensité au minimum moyenne du fonctionnement de la personnalité comme en témoignent des difficultés caractéristiques dans au moins deux des quatre domaines suivants :
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Identité : Limites incertaines entre soi et les autres ; distorsion du concept de soi ; expression émotionnelle souvent non congruente avec le contexte ou l’expérience interne.
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Autodétermination : Objectifs irréalistes ou incohérents ; absence de standards internes clairs.
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Empathie : Difficulté marquée pour comprendre l’impact de ses propres attitudes sur autrui ; mauvaises interprétations fréquentes concernant les motivations et les comportements des autres.
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Intimité : Altérations marquées du développement des relations intimes associées à de la méfiance et à de l’anxiété.
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Au moins quatre des six traits pathologiques suivants :
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Dysrégulation cognitive et perceptuelle (un aspect du psychoticisme) : Mode de pensée bizarre ou inhabituel ; pensée ou discours vague, circonstanciel, métaphorique, trop élaboré ou stéréotypé ; sensations bizarres dans diverses modalités sensorielles.
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Croyances et expériences inhabituelles (un aspect du psychoticisme) : Contenus de pensée et vision de la réalité perçus par autrui comme bizarres ou idiosyncrasiques ; expériences inhabituelles de la réalité.
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Excentricité (un aspect du psychoticisme) : Comportement ou allure d’apparence étrange, bizarre, inhabituel ; dit des choses inhabituelles ou inappropriées.
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Restriction de l’affectivité (un aspect du détachement) : Peu de réactions à des situations émotionnellement stimulantes ; expériences et expressions émotionnelles restreintes ; indifférence ou froideur.
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Retrait (un aspect du détachement) : Préfère être seul plutôt qu’avec les autres ; réticence dans les situations sociales ; évitement des activités et des contacts sociaux ; ne prend pas l’initiative de contacts sociaux.
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Méfiance (un aspect du détachement) : S’attend – avec une sensibilité accrue – à ce qu’autrui ait de mauvaises intentions à son égard ou cherche à lui nuire ; doute de la loyauté et de la fidélité d’autrui ; sentiments de persécution.
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Des caractéristiques additionnelles peuvent être présentes dans la personnalité schizotypique sans être exigées pour le diagnostic. Par exemple, des traits d’affectivité négative (p. ex. la dépressivité ou la tendance anxieuse).
Les critères suivants, qui sont communs à tous les troubles de la personnalité, doivent aussi être rencontrés pour poser le diagnostic.
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(Critères C et D) Les altérations du fonctionnement et l'expression de traits sont relativement rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales et sont relativement stables dans le temps, ayant débuté au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
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(Critères E, F et G) Les altérations du fonctionnement et l’expression de traits ne sont pas mieux expliquées par un autre trouble mental et ne sont pas seulement imputables aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection médicale (p. ex. un traumatisme crânien grave).
Le modèle alternatif des troubles de la personnalité
Six troubles de la personnalité spécifiques sont définis au moyen du modèle alternatif :
- la personnalité antisociale (critères) ;
- la personnalité évitante (critères) ;
- la personnalité borderline ou limite (critères) ;
- la personnalité narcissique (critères) ;
- la personnalité obsessionnelle-compulsive (critères) ;
- la personnalité schizotypique.
Pour chacun de ces troubles :
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Des altérations caractéristiques du fonctionnement de la personnalité sont spécifiées dans les quatre domaines de l'identité, l'autodétermination, l'empathie et l'intimité.
TEST : Avez-vous les fonctionnements caractéristiques d'un trouble de la personnalité ?
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Des traits pathologiques caractéristiques sont spécifiés dans cinq grands domaines : l’affectivité négative, le détachement, l’antagonisme, la désinhibition et le psychoticisme. Le modèle inclut 25 traits.
TEST : Avez-vous certains des 25 traits de personnalité problématiques ?
En savoir plus :
- Critères diagnostiques actuels du trouble de la personnalité schizotypique
- 10 troubles de la personnalité selon les critères actuels du DSM-5
- Critères diagnostiques de la schizophrénie
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) DSM-5, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders: DSM-5, 5th Edition, American Psychiatric Association, 2013. Traduction française : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Elsevier-Masson, 2015.