Pour mieux manger, votre détermination et vos connaissances des principes d'une bonne alimentation sont essentielles, mais l'appui et l'adhésion des personnes avec qui vous vivez sont également importants, suggère une étude québécoise publiée dans la revue Nutrients.
Simone Lemieux de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 952 personnes de langue française vivant au Québec.
Les manifestations de soutien des proches vivant sous le même toit étaient positivement associées à la qualité de l'alimentation.
Celle-ci était évaluée en fonction des recommandations du Guide alimentaire canadien. (Nouveau Guide alimentaire canadien [2019] : les principaux changements)
Les manifestations de non-soutien étaient négativement associées à la qualité de l'alimentation et leur effet était plus marqué que celui des manifestations de soutien. Les personnes ayant un faible niveau de scolarité étaient particulièrement vulnérables à cette négativité.
Les manifestations de soutien ou de non-soutien de l'entourage face à aux efforts visant à modifier les habitudes alimentaires peuvent prendre la forme d’actions ou de paroles qui encouragent ou entravent ces efforts.
Par exemple, explique la chercheure, « les proches peuvent faire des commentaires positifs sur une recette santé, ils peuvent proposer de nouvelles recettes et même s'occuper de la préparation de ces plats. À l’inverse, ils peuvent critiquer les repas, insister pour que la malbouffe soit au menu ou manger de la malbouffe en présence de la personne qui veut améliorer son alimentation.
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L'étude montre que les femmes se sentent moins soutenues que les hommes dans leurs efforts pour améliorer leur alimentation. « Lorsqu’un homme décide de mieux s’alimenter, il peut très souvent compter sur les encouragements de sa conjointe. Lorsque l’inverse se produit, le conjoint est souvent vu comme un obstacle au projet
», rapporte la chercheure.
Les chances de réussite sont encore meilleures si les membres de la famille décident, eux aussi, de mieux s'alimenter. « Le temps de préparation des repas est une contrainte à la modification des habitudes alimentaires
», souligne-t-elle. « Préparer deux menus à chaque repas est beaucoup trop exigeant, ça n'a pas de sens. Si la famille n'adhère pas au projet, il sera difficile de tenir longtemps la résolution de manger plus sainement.
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(1) Élise Carbonneau, Benoît Lamarche, Julie Robitaille, Véronique Provencher, Sophie Desroches, Marie-Claude Vohl, Charles Couillard et Louise Corneau de l'École de nutrition ; Catherine Bégin, de l'École de psychologie, Mathieu Bélanger, Luigi Bouchard et Marie-France Langlois, de l'Université de Sherbrooke, Luc Pelletier, de l'Université d'Ottawa, et Julie Houle, de l'UQTR.
Psychomédia avec sources : Université Laval, Nutrients.
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