Des chercheurs présentent, dans la revue Neuron, une théorie explicative des symptômes de l'état de stress post-traumatique (SPT).
Les personnes atteintes de SPT semblent souffrir d'une perturbation du traitement des informations concernant le contexte, disent Israel Liberzon et James L. Abelson, chercheurs en psychiatrie à l'Université du Michigan (États-Unis).
Il s'agit d'une fonction cérébrale de base qui permet de reconnaître qu'un stimulus particulier peut exiger des réponses différentes en fonction du contexte dans lequel il est rencontré. Un exemple simple, écrivent-ils, est la reconnaissance qu'un lion de montagne vu dans un zoo ne nécessite pas une réponse de peur et de fuite.
Pour quelqu'un ayant un SPT, un stimulus associé au traumatisme, tel qu'un bruit ou une odeur, déclenche une réaction de peur même dans des contextes très sûrs.
Le traitement des informations concernant le contexte implique l'hippocampe (mémoire) et ses liens avec le cortex préfrontal (traitement de l'information de haut niveau) et l'amygdale (émotions).
Des études ont montré que l'activité dans ces zones est perturbée chez les personnes atteintes de SPT. Les chercheurs estiment qu'une perturbation dans ce circuit peut interférer avec le traitement du contexte et expliquer la plupart des symptômes et une grande partie de la biologie sous-jacente.
Un déficit dans le traitement du contexte amènerait les personnes atteintes de SPT à se sentir déconnectées du monde qui les entoure et incapables de façonner leurs réponses en fonction de leurs contextes actuels. Leur cerveau imposerait plutôt un « contexte intériorisé » dans chaque situation, un contexte qui attend toujours un danger.
Ce type de déficit, survenant en raison d'une combinaison de facteurs génétiques et d'expériences de vie, peut créer en premier lieu une vulnérabilité au stress post-traumatique, disent les chercheurs. Après un traumatisme, il générerait des symptômes d'hypervigilance, d'insomnie, de pensées et de rêves intrusifs, et de réactions émotionnelles et physiques inappropriées. (Symptômes et critères diagnostiques du stress post-traumatique, TEST : Souffrez-vous d'un état de stress post-traumatique ?)
Si cette hypothèse se confirme, peut-être sera-t-il possible, disent les chercheurs, de mieux identifier certains des processus physiopathologiques sous-jacents et d'offrir de meilleurs traitements.
En attendant, notent-ils, il existe un ensemble croissant d'outils thérapeutiques qui peuvent aider les personnes atteintes du SPT, tels que l'entraînement à la pleine conscience de la thérapie cognitivo-comportementale et les approches pharmacologiques. Ceux-ci peuvent fonctionner en aidant à ancrer les gens dans leur environnement actuel, et pourront se révéler plus efficaces à mesure que les chercheurs apprendront à renforcer spécifiquement les capacités de traitement du contexte.
Une étude publiée en juillet dernier expliquait aussi les flasbacks (reviviscences) du stress post-traumatique par une perturbation du traitement du contexte.
Psychomédia avec sources : University of Michigan, Neuron.
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