Faut-il avoir peur de la pilule de dernière génération? titrait un article du Parisien le 3 janvier. Deux à 3 millions de Françaises, soit la moitié de celles qui utilisent un contraceptif oral, prennent une pilule dite de troisième génération (Angeliq, Belanette, Convuline, Jasmine et Jasminelle et Yaz).
Une étude danoise menée avec près de 1,7 millions de femmes, publiée par le British Medical Journal en octobre dernier montrait que le risque de thrombose veineuse (formation d'un caillot de sang dans une veine) était deux fois plus élevé avec une pilule de troisième génération (contenant du désogestrel, du gestodène et de la drospirénone) qu'avec une pilule de deuxième génération (les plus anciennes sur le marché contenant du lévonorgestrel) et quatre fois plus élevé que sans contraceptif hormonal.
Le même mois, la Food and Drug Administration (FDA) américaine publiait également une étude, menée avec 800 000 femmes, qui faisait état d'un risque accru lié aux pilules, patchs et anneaux vaginals à base de drospirénone. En décembre, l'agence a toutefois estimé que les bénéfices surpassaient les risques tout en exigeant que le risque de thrombose veineuse soit mentionné sur les étiquettes. Le comité était cependant fortement divisé, ont rapporté les observateurs.
En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié, dès 2007, un avis et des recommandations concernant les risques accrus de thrombose veineuse avec les pilules de troisième génération, rappelle au Parisien le professeur Gilles Bouvenot, président de la commission de transparence de cet organisme. Ces pilules ne doivent être prescrites qu’en seconde intention, uniquement si les pilules plus anciennes ont trop d’effets secondaires. Mais dans les faits, les plus anciennes ne seraient prescrites qu’une fois sur deux, rapporte Le Parisien. Encore trop de gynécologues vanteraient les mérites des nouvelles pilules (moins de prise de poids, traitement de l'acné et des symptômes sévères du syndrome prémenstruel…, mentionne WebMD) sans avertir des risques.
Selon l’Agence française de sécurité des produits de santé (Afssaps), précise le Parisien, pour 100 000 femmes prenant les contraceptifs de troisième génération, il y aurait entre 20 et 40 cas de thrombose veineuse par an.
En décembre dernier, la FDA estimait de son côté qu'environ 10 femmes sur 10,000 (donc 100 sur 100 000) prenant les nouvelles pilules développeront des caillots sanguins comparativement à 6 sur 10,000 avec les plus anciennes, selon WebMD.
Ces accidents surviendraient en général au cours des premiers mois, précise le Dr. Bouvenot.
Le tabagisme, l'embonpoint (obésité) et les antécédents familiaux sont des facteurs augmentant le risque de formation de caillots sanguins, précisait Santé Canada en décembre dernier. Les femmes vulnérables à la formation de caillots sanguins ou qui présentent certains facteurs de risque ne doivent prendre aucun contraceptif oral, indiquait l'agence. Cela inclut les femmes de plus de 35 ans qui fument régulièrement plus de 15 cigarettes par jour.
Une enflure persistante, une douleur ou une sensibilité aux jambes, une douleur thoracique ou un soudain manque de souffle sont des symptômes d'une thromboembolie, précisait l'agence canadienne.
Psychomédia avec sources: Le Parisien, WebMD. Tous droits réservés.