Amour et schizophrénie

Frédéric, je te comprend totalement et il n'y a pas de médicaments pour ce genre de souffrance...

Il y a des thérapies de groupe , toi tu t'affirme haut et fort et on a peur de ton grand jugement et moi je ne m'affirmais pas et on pilait carrément sur mes idéées.

Vois-tu si tu n'as pas besoin de médicaments c'est que tu n'as pas les symptômes de cette maladie...Mais il y chimi+thérapie pour réussir à avoir des résultats positifs, l'une ne va pas sans l'autre....

L'important c'est pas de savoir qui est malade ! Mais quand je serais enfin en pleine santé pour jouir de la vie agréablement...
Pom

Pom, pour la maladie, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire mais c'est presque ca :)

Ce qui me pose le plus de difficulté dans mes rapports avec les autres, c'est quand ils me demandent d'être plus normal, de moins penser, de prendre les choses et la vie moins à coeur. En général, pour ceux qui ne prennent pas de gants, ce sont des injonctions de la forme : "tu penses trop, tu t'emportes trop" et encore hier, j'ai un ami qui m'a clairement dit cette phrase alors que nous ne faisions que discuter : "tu pourrais pas être un peu plus normal ?".

Plus clairement, j'ai fini par re-savoir que pour des choses simples de ma vie, si j'ai trop raison à propos d'un préjugé et que je ne prend pas toutes les précautions pour décrire certaines choses, l'Autre se met alors en colère avec lui-même car il se sent blessé et inconsciemment, cherche plus ou moins à briser mes idées et moi-même au travers.

Alors je considère qu'il n'y a pas de médicaments qui me soigneront de ces douleurs là sans que ce soit 'tricher' d'une manière ou d'une autre car au fond, ce n'est pas être malade que de souffrir d'être incompris et d'être à la place jugé sans cesse. On ne peut faire que lutter contre cela, et cela requiert beaucoup d'amour. Je présume que vous en savez quelque chose :)

Je vous ai parlé de moi car quand je tente de généraliser d'une manière ou d'une autre, on me dénie aussi souvent ce droit là. Alors définitivement, je ne suis pas malade parce que je souffre de certaines choses, au contraire, je considère que face à certains faits, le malade, c'est l'homme qui ne souffre pas. Mais bon, à chacun sa manière de voir...

Frédéric

Petit Lion , Tu devrais demander à Fred cmment il s'en est sorti lui! Ce qu'il veut dire c'est ce n'est pas parce qu'on a quelques trait de la maladie que nous sommes cette maladie.

Ton ami à quelques traits, mais il n'est pas atteint énormément, comme les personnes avec qui je travaillaient qui sont sorti d'Hippolyte Lafontaine.

C'est que j'ai entendue dire que si on se traitait jeune on perdait moins de faculté...Car cette maladie caractérisée par une rupture de contacte avec les autres sans traitement avance à grand pas.

Mais se que Fred veut dire c'est qu'il a été étiqueté et il était peut-être que très timide et renfermé, solitaire mais un coup qu'on t'as mis cet étiquette , tu l'as pour la vie.

Mais se que moi je voulais dire c'est qu'être malade d'une grippe ou de l'angoisse ça se guérit car c'est une maladie et il y a forcément rémission un jour , bien sûr! il y a les maladies chroniques.

Mais avec l'aide des médicaments ,il y a de l'espoir du moins ,si Fred et Patrick peuvent en témoigner...

C'est vrai que c'est péjoratif de dire un ci un ça ! Mais nous le faisions avec beaucoup d'affections....

Oui s'il le veut , s'il veut passer au travers des préjugés et des qu'en dira-t-on , s'il accepte de se faire soigner pour son bien-être, et tanpis pour son orgueil et tous ceux qui ne comprendront pas et qui le jugeront malade. Je dois te dire que c'est très difficile d'accepter d'être différents des autres quand on était tout à fait normal au paravent...

Mais on s'habitue à la longue....Pom

Personne ne juge personne, ce n'est pas le but, moi je veux simplement aider mon ami, et oui je l'aime profondémment malgré tout ce qu'il m'a fait subir. Il a des problèmes, c'est un fait, et le nier ne servira à rien au contraire, car justement c'est ce qu'il fait lui, et c'est ce que j'ai fait pendant 3 ans, nier l'évidence.

Le proverbe dit "l'amour rend aveugle" et ce n'est pas pour rien, car c'est vrai, on essaye toujours de trouver des raisons bonnes ou mauvaises, des explications, mais ça ne fait qu'occulter les réels problèmes.

Pom, peu importe que tu aies vécu des choses identiques, le principal c'est d'être toi, et d'avancer, de te prendre en main, car personne ne peut le faire à ta place. Et moi j'aimerais bien que mon ami en fasse autant...

Petit Lion

peut tu me donne quelle que titre de jung
ciao

Frédéric, c'est péjoratif la façon d'étiqueté les personnes...Je sais que Petit Lion et moi-même n'avons pas voulues offencer personne...

Premièrement parce qu'elle aime profondément son ami et moi-même je les affectionnent très particulièrment depuis l'âge de 13 ans dès que j'ai lu un des poèmes D'Émile.

J'ai travaillé auprès d'eux dès l'âge de 19 ans et avec bien d'autres gens qui ont d'autres symptômes comme tu dis...

J'ai travaillé dans les écoles pendant dix ans avec 500 élèves et je vais à la clinique psychiatrique chaque mois depuis peu et je t'avoue qu'au début j'avais peur qu'un des élèves me reconnaissent et dissent OH! Pom est malade mentale et oui Pom est malade mentale du moins elle a deux ou trois trait d'une personnalité hypo.

Et bien je m'en fou ! Maintenant les gen peuvent bien le savoir....Pom

Un préjugé tenace associe systématiquement la douleur à une maladie et si la douleur passe par des pensées, la maladie est mentale.

Ayant été qualifié de 'schizophrène' et d'autres noms d'oiseaux, le jour où j'ai compris que je n'étais pas la maladie mais juste un de ses symptômes car c'est le monde qui nous entoure qui est malade et que donc, j'allais le guérir, tous mes amis m'ont répondu en substance : "tu es malade pour dire de telles choses. Il faut te faire soigner..."

Ont-ils cherchés à comprendre ces mots ? mes sourires et mes rires retrouvés ? Pas le moins du monde car la remise en cause personnelle qui les attends au bout de ce chemin est trop violente pour leur force psychologique. J'espère que ton ami atteindra un jour ce niveau car alors on y souffre plus ou en tout cas plus du tout de la même manière.

Bonne chance !

Je viens de lire la biographie de ce poète Nelly Nelligan. Comme il ressemble dans ses idées sur les femmes surtout à mon ami.

Il préfère me renier et me dire attendre la Femme de sa vie complètement irréelle et utopique alors qu'il m'avait dit que j'étais pour lui l'incarnation de sa femme idéale. Et comme j'étais pour la première fois, aussi amoureuse qu'il aurait pu rêver qu'une femme soit amoureuse de lui, dans sa tête, il m'a fait négation absolue, car l'inaccessible amour est bien plus intéressant sans doute que le bonheur à portée de sa main.
Est-ce que la schizophrénie a donc cette particularité d'occulter tellement le réel que lorsque le bonheur frappe à sa porte on ne lui ouvre pas et on reste derrière tellement ça paraît trop beau ?

Petit Lion

Message modifié le 08-mars-02 à 18h56  (EST)

Comme dans le film "Payez au suivant" aussi. Quand j'ai vu ce film, j'ai trouvé ça géniale. Ça raconte l'histoire d'un enfant qui invente un nouveau principe: quand une personne reçoit de l'aide de quelqu'un d'autre, la personne doit rendre service à trois autre personnes, en échange. À la fin, il dit que certaine personnes ne veulent pas changer parce qu'ils sont trop habitué à vivre d'une certaine façon et ils ne s'aperçoivent pas qu'ils ont le pouvoir de faire une différence, s'ils le veulent vraiment. Lui, il ne s'aperçoit pas qu'il ne perdra pas sa dignité en allant chercher de l'aide et surtout, si il veut vraiment s'en sortir, il le pourra. On a toujours le choix dans la vie.

Sois toi même. Tu dois être quelqu'un et tous les autre personnes sont déja prises.

Je viens d'aller lire des poèmes d'Emile Nélligan, il écrit de très beaux poèmes, et c'est vrai que le thème récurrent, c'est souvent la mort, et Dieu et le reste. J'aimerais bien savoir pourquoi les schizophrènes font toujours des références à Dieu ou au Diable ou à la mort ? J'ai lu qu'ils entendent des voix, mais pas toujours, je ne sais pas si mon ami en entend, il ne me l'a jamais dit et je ne sais pas non plus s'il a des hallucinations, je ne crois pas qu'il en soit à ce stade, mais c'est vrai que le peu de temps qu'on passe ensemble ne me permet pas de le savoir...

Le mot psy lui fait peur, pour lui psy signifie qu'on est "taré" si on va en voir un, il m'a demandé d'ailleurs pourquoi je voulais encore parlé à un taré comme lui. C'est dur de lui faire comprendre qu'avoir des problèmes psy ne va pas dire être débile, loin de là. Mais il ne changera pas d'opinion malheureusement et c'est pour ça qu'il n'ira jamais consulter sauf si un jour il fait vraiment une bêtise... et ça me fait peur...

... "Un homme d'exception", ça m'a fait comprendre qu'on pouvait être intelligent, recevoir un prix nobel et malgré ça, n'être pas bien dans sa tête.
C'est tout le paradoxe de cette "maladie", j'aime pas le mot maladie mais je ne sais pas comment l'appeler autrement. Lui il croit qu'il est normal, dans le sens où personne ne lui a jamais dit qu'il avait des problèmes. Tu sais, à l'école quand un enfant est caractériel, qu'il est violent, qu'il crée des problèmes, on s'en aperçoit, et on intervient, mais un enfant qui reste dans son coin, qui est calme, qui ne parle à personne, qui n'a aucun ami, personne ne va se dire, tiens lui il a un problème. Même si parfois on peut se dire, tiens celui-là, il est bizarre, il parle pas, il est renfermé, mais c'est bien plus difficile à déceler les problèmes psychologiques quand ils ne se "voient" pas, ni ne "s'exprimnt" pas. Quand tout est intérieur...

Petit Lion

Oui si seulement il était comme toi, s'il prenait vraiment conscience de ses problèmes. Et Pom a raison, tu es la preuve que ça marche. Mais moi que puis-je faire à distance, c'est encore plus difficile tu vois, si j'étais près de lui, je pourrais l'aider chaque jour mais là, c'est impossible. Pourtant les rares moments qu'on passe ensemble, sont de bons moments, je ne dirais pas qu'ils sont merveilleux, mais je lui apprends un peu plus à chaque fois, à donner, et à essayer de prendre la vie par le bon côté.
Par contre, j'ai peu de chance que ça change, sa famille en plus est contre moi, sa mère je sais qu'elle ne m'aime pas et sa soeur me déteste, il a des relations très bizarres aussi avec sa soeur, comme s'il attendait son approbation pour avoir le droit de m'aimer. Elle est très possessive et lui l'adore. Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois avec son père, ça s'est bien passé ... en apparence, mais j'ai bien senti qu'il attendait qu'elle me teste. C'est affreux comme sensation, le sentiment de passer un examen et d'avoir peur à chaque parole qu'on dit de ne pas être pas à la hauteur.

Il est comme toi, enfin comme tu étais, il se sentait nul, je l'ai "boosté", aidé sur beaucoup de choses et c'est vrai qu'à chaque fois qu'on se voit, après ça lui redonne une sorte de pêche mais ça ne dure jamais très longtemps. Dès qu'il est seul, il replonge dans sa déprime.

Merci de ton témoignage en tout cas, et merci de m'avoir répondu en me redonnant un peu d'espoir s'il accepte un jour de se soigner.

Petit Lion

Message modifié le 08-mars-02 à 13h59  (EST)

C'est dommage que trop souvent des gens géniales comme lui ne puissent pas exprimer tous leur talents à cause de ce mal qui les rongent. Je ne sais pas pourquoi il ne veut pas aller chercher de l'aide, peut-être parce qu'il est tellement habitué de vivre avec ce mal qu'il croit maintenant que la vie se résume seulement à ça.

Sois toi même. Tu dois être quelqu'un et tous les autre personnes sont déja prises.

je trouve son poeme, super genial.
il y tellement de symbolique la dedans.
bon ça ripe un peu vers la fin.
mes le 3/4 et d une beaute essouflante, je le jalouse, il conduit les simboles avec esance.
tu trouveras ou a deja trouve dans ça lettre le tout de sa schyzo.
est le me monde des dieux?
mystere
ciao

Patrick' tu as suivis une thérapie? tu prends des médicaments et tes allucinations ont disparues?
Je me suis trompé en écrivant le nom c'est Emile Nélligan ...Dans son temps au Québec on les internaient à St-Jean de Dieu et on les oubliaient... aujourd'hui on les a tous sortis et ils vivent dans maisons communautaires, ou ils y en a qui sont comme toi et moi ou d'autres sont itinérants, car avoir été si longtemps en marge de la société, c'est difficile l'adaptation.
Il y a des organismes qui travaille pour eux à leurs intégrations.

Mais aujourd'hui tu vas à l'hôpital tu es suivis gratuitement par un psychiatre, tu trouve les médicaments qui te convients , oui ça! ça peut prendre du temps, trouver les bons , mais faut pas se décourager, faut qu'il garde son potentiel et qu'il l'utilise au max pour se développer et sortir à jour et vivre une vie comme tout le monde ...Toi tu es là pour l'aider , l'aimer et lui prover qu'il peut compter et avoir confiance en quelqu'un petit Lion! Pom

Oui c'est pas facile comme situation...
c'est con car il a l'air intelligent comme personne...
en fait le probleme vient du fait qu'il est coupé du monde...
du coup il n'a aucune distance par rapport à son problème...
c'est vrai que la solution passe surement par une psychotherapie (si c'est avec un psychiatre c'est remboursé) ou un travail sur soi avec un therapeuthe...
mais bon les debut peuvent etre tres durs... personnellement la premiere fois ou j'ai vu un psy ça a provoqué une crise de délire chez moi (je suis schizo aussi)...
mais à present j'ai appris à connaitre mon probleme et même si je ne suis pas tres optimiste je ne risque plus de délires ou renfermenents spectaculaires...
l'enterêt de se lancer dans un travail psychologique est que l'on démystifie la psychologie et que l'on comprend que l'on est pas seul à entreprendre un travail psychique... on se met à rencontrer d'autres malades et l'on reconnait en eux ses propres erreures passées... on prend de la distance par rapport à ses propres problemes... surtout on se met à chercher une solution... on fait des rencontres avec d'autres gens qui cherchent... on n'est plus seul... il n'y a plus le "monde normal" et nous... on se rend compte que tout le monde est un peu perdu même si c'est moins que nous... mais nous on est plus lucides...
voila ce que je pense... mais bon j'ai toujours mes problèmes... ils ne risquent plus de m'emporter dans des folies mais je ne parviens pas à les surmonter encore... enfin je les cerne peu à peu et peut etre qu'un jour je trouverais la solution...
en tout ca tu te lances dans une aventure difficile... pour moi aussi ça a été tres dur de rencontrer un psy... il faut le voir comme une experience que l'on se livre sur soi meme... ce qui m'a aidé a accepter les psy c'est la lecture de Jung et de ses malades qui vivaient des prises de conscience qui me fascinaient... même si Jung est dépassé aujourd'hui moi il m'a aidé... c'est cet aspect "découverte de soi même" qui m'a attiré... montre lui cet aspect de la chose!!... comme dernière alternative tu peux toi même te lancer dans une psychotherapie ou psychanalyse (si tu n'as pas peur) pour lui montrer que c'est fait pour tous et pas que pour les "mabouls"... car c'est vrai que toi même cela peut t'aider aussi... il y a cet aspect de "chercher une solution à cette vie" qui doit être mis en avant... quand j'etais dans sa situation, en mon inconscient, je me disais que j'etais trop nul pour cela... trop nul pour entreprendre ce genre de travail...
allez sur ce je te laisse...
courage bonne amie...
t'auras bien besoin de la force du lion

patrick

Merci de ta réponse Pom, oui je l'aime et je suis extrêmement patiente, et je lui ai déjà appris "un peu" la tendresse mais très difficilement.
En fait mon plus gros problème c'est de lui faire admettre son état, j'ai essayé de lui dire, mais il me répond que c'est moi qui a un problème, je pense que quelque part pourtant il en est conscient, mais il refuse catégoriquement l'idée de consulter un médecin, même quand il a une simple angine alors allez voir un psy, c'est du domaine de l'impossible. De plus il n'a pas beaucoup de moyens financiers, pas de moyens de déplacements non plus et je pense que ça coûte relativement cher les consultations.
Je ne connais pas Emile Nelligent mais je vais essayer de lui en parler, peut-être que ça va l'aider à mieux comprendre son état.
Merci Pom.

petit lion, tu l'aimes toi ! avec beaucoup de patience et d'amour tu pourras lui inculquer la tendresse.

Mais il faut qu'il alle a l'hôpital vu qu'il a cette envie suicidaire. Il lui faut des médicaments pour stabiliser son chimique après il devidra normal comme tout le monde. Il doit se presser pour ne pas perdre son potentiel intellectuel présent.

Emile Nelligent était un grand poète skiso si on l'avait soigné mieux il aurait écrit encore beaucoup plus de livre, parles-lui de cet écrivain et dis-lui que tu ne veux pas qu'il lui arrive ce qu'il lui est arrivé, que lui il a toi! et que tu veux le supporter dans sa démarche de changement pour atteindre l'équilibre. Que tu es convaicu qu'il est assez brillant pour monter la montagne jusqu'au sommet de la réusite du moins jusqu'à la rémission...Pom