Esme Fuller-Thomson, de l'Université de Toronto (Canada), et ses collègues ont mené cette étude avec un échantillon national représentatif de 6 898 répondants à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, âgés de 20 à 39 ans, dont 272 souffraient de TDAH et 682 de trouble anxieux généralisé.
Les personnes atteintes du TDAH étaient quatre fois plus susceptibles de souffrir d'un trouble anxieux généralisé à un moment donné de leur vie, par rapport aux personnes sans TDAH.
Même après avoir pris en compte d'autres facteurs pertinents, notamment des données sociodémographiques, les expériences négatives vécues dans l'enfance et les antécédents de troubles liés à l'utilisation de substances et de dépression majeure au cours de la vie, les personnes atteintes du TDAH avaient toujours plus de deux fois plus de risque de souffrir d'anxiété généralisée.
« De nombreuses études établissent un lien entre le TDAH chez les adultes et la dépression, mais l'anxiété généralisée et d'autres répercussions négatives au cours de la vie ont été moins étudiées
», souligne la chercheure.
Les femmes souffrant de TDAH avaient près de cinq fois plus de risques de souffrir d'anxiété généralisée, même après avoir pris en compte d'autres covariables.
« Le TDAH a été gravement sous-diagnostiqué et sous-traité chez les filles et les femmes
», explique Andie MacNeil, coauteure. Ces résultats « soulignent la nécessité d'un soutien accru pour les femmes atteintes du TDAH
».
Les participants qui avaient vécu des expériences négatives dans l'enfance, comme des abus ou des violences domestiques parentales chroniques, étaient trois fois plus susceptibles de souffrir d'un trouble anxieux généralisé. Près de 60 % des personnes atteintes de TDAH et souffrant de troubles anxieux avaient vécu au moins une de ces expériences négatives dans l'enfance.
Parmi les autres facteurs associés au trouble anxieux généralisé chez les participants atteints de TDAH, se trouvent le fait d'avoir un revenu inférieur à 40 000 dollars, d'avoir moins de relations proches et d'avoir des antécédents de dépression majeure. Les risques d'anxiété généralisée chez les personnes atteintes du TDAH étaient multipliés par six chez celles qui avaient des antécédents de dépression majeure.
« Les personnes souffrant de TDAH, de trouble d'anxiété généralisée et de dépression constituent un sous-groupe particulièrement vulnérable qui pourrait nécessiter une approche ciblée de la part des professionnels de la santé
», souligne Lauren Carrique, également coauteure.
La psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) s'avère très efficace pour améliorer les symptômes d'anxiété, de dépression et de TDAH, soulignent les chercheurs.
« Il est crucial que les personnes atteintes du TDAH qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale demandent de l'aide à leur médecin de famille ou à un autre professionnel de la santé mentale, notamment les travailleurs sociaux, les psychologues et les psychiatres. Des traitements efficaces, tels que la TCC, sont disponibles et peuvent améliorer considérablement la qualité de vie d'une personne
», conclut Esme Fuller-Thomson.
Pour plus d'informations sur le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et sur l'anxiété généralisée, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : University of Toronto, Journal of Affective Disorders.
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