La vitamine B3 (niacine, acide nicotinique), à dose élevée ne présente aucun effet bénéfique chez des personnes à risque élevé de maladies cardiovasculaires et est associée à plusieurs effets secondaires, selon les résultats d'un grand essai clinique dont les résultats ont été présentés au congrès de l'American College of Cardiology.
La niacine est une vitamine qui est considérée comme un médicament en dose élevée.
En France et dans d'autres pays, elle est commercialisée sous le nom Niaspan. Elle est utilisée pour augmenter le bon cholestérol (HDL) et réduire le mauvais cholestérol (LDL).
Le laboratoire Merck a annoncé, dès les résultats préliminaires en décembre dernier, l'échec d'un grand essai clinique du Tredaptive, une combinaison de niacine et de laropiprant. Ce dernier permet de réduire les bouffées de chaleur et d'autres symptômes qui sont des effets secondaires de la niacine.
Le Trédaptive est approuvé dans 70 pays et commercialisé dans 40 d'entre eux dont des pays d'Europe.
L'essai clinique, qui comparait le médicament à un placebo chez 25 673 personnes présentant des risques cardiovasculaires, a montré une augmentation effective des niveaux de bon cholestérol mais aucune réduction des infarctus (crises cardiaques), des AVC et de la nécessité de traitements tels que les angioplasties ou les pontages coronariens.
Dans le groupe prenant le Tredaptive, une plus grande proportion de participants ont développé un diabète (9,1% contre 7,3%), des problèmes gastro-intestinaux (4,8% contre 3,8%), des hémorragies (2,5% contre 1,9%) et des infections (8% contre 6,6%).
En 2011 une étude a aussi montré que le Niaspan n'ajoutait pas de bénéfices lorsque pris avec des médicaments de la classe des statines, rapportait le New York Times (NYT) en décembre dernier. Deux autres médicaments expérimentaux (torcetrapib et dalcetrapib) augmentant les niveaux du bon cholestérol ont aussi échoué à prévenir les maladies cardiaques dans des études précédentes, indiquait le journal.
Pour certains experts, ces échecs mettent en doute la théorie même du bon cholestérol. Et ce d'autant plus, rapportait le NYT en mai 2012, qu'une grande étude génétique de l'Université Harvard dont les résultats ont été publiés dans le The Lancet, n'a montré aucune réduction de risques cardiovasculaires pour les personnes portant des gènes favorisant des niveaux élevés de bon cholestérol (HDL).
L'hypothèse serait que des niveaux élevés de bon cholestérol ne constitueraient pas un facteur protecteur en soi mais indiqueraient plutôt qu'un autre mécanisme en cause protégerait le cœur.
Deux autres médicaments qui élèveraient le HDL de façon plus drastique que la niacine seraient actuellement en cours d'essais par les laboratoires Merck et Lilly.
Psychomédia avec sources: New York Times, New York Times, Romandie (AFP)
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