Les personnes atteintes d'un sous-type de schizophrénie présentent des différences anatomiques qui suggèrent des perturbations au cours du développement cérébral, a constaté une étude française publiée dans la revueSchizophrenia Bulletin.
Arnaud Cachia de l'Inserm (Université Paris Descartes - Hôpital Sainte-Anne) et ses collègues ont mené cette étude avec 44 personnes atteintes de schizophrénie prises en charge à l’hôpital Sainte-Anne. Ils ont analysé des images prises par résonance magnétique (IRM) anatomique (par opposition à fonctionnelle) au moment d'un premier épisode psychotique. Deux sous-groupes ont été comparés : les personnes schizophrènes avec et sans signes neurologiques mineurs.
Celles qui ont des signes neurologiques mineurs rencontrent des petites difficultés motrices ou sensorielles. La coordination des gestes et la perception du corps sont évaluées à travers des tests, comme celui de marcher sur une ligne droite ou reconnaître une lettre de l’alphabet tracée par pression du doigt sur la paume de la main du patient, par exemple. Ces signes sont dus à l’atteinte des réseaux cérébraux qui contrôlent des fonctions intégrées.
Elles présentaient, en moyenne, des plis (sillons et gyrus) légèrement moins marqués que celles sans ces signes.
"On en déduit qu’il y aurait eu des perturbations lors des étapes clés du développement du cerveau, entrainant des trajectoires de développement cognitif et moteur différentes
", conclut la chercheuse. Une des prochaines étapes, indique-t-elle, "sera l’identification des gènes du neurodéveloppement qui sont impliqués
".
Des travaux précédents de chercheurs de l'Inserm avaient montré des différences dans la jonction entre deux sillons du cortex chez les personnes atteintes de schizophrénie dont les hallucinations auditives étaient perçues comme provenant de l'extérieur de la tête et celles qui percevaient les voix comme provenant de l'intérieur de la tête.
La schizophrénie, qui fait partie des troubles psychotiques, est notamment caractérisée par au moins deux des symptômes suivants présents pendant une partie significative du temps durant au moins un mois: idées délirantes, hallucinations, discours désorganisé, comportement grossièrement désorganisé ou catatonique, symptômes négatifs tel que émoussement affectif ou perte de volonté. La schizophrénie peut notamment être de type catatonique, désorganisée ou paranoïde.
Psychomédia avec source: Inserm. Tous droits réservés.