Des combinaisons d'additifs souvent présents ensemble dans les aliments industriels semblent augmenter le risque de diabète, selon une étude française publiée en avril 2025 dans la revue Plos Medicine.

Jusqu’à présent, les recherches sur la sécurité des additifs alimentaires ont été réalisées substance par substance sans considérer de potentiels effets cocktail, expliquent les chercheurs.

Elles ont montré, résume le communiqué des chercheurs, « de potentiels effets néfastes de plusieurs de ces substances, qui ont notamment été associées au développement de troubles métaboliques, à une inflammation chronique et un déséquilibre du microbiote intestinal. De récentes études issues de la cohorte NutriNet-Santé, ont par ailleurs révélé une association entre la consommation de certains de ces additifs et un risque accru de diabète de type 2, de cancers et de maladies cardiovasculaires. »

Dans la nouvelle étude, Mathilde Touvier (Inserm) et ses collègues ont analysé les données de santé de 108 643 personnes participant à la cohorte NutriNet-Santé sur une période moyenne de suivi de 7,7 ans. Les participants ont renseigné en ligne tous les aliments et boissons consommés et leur marque (pour les produits industriels) sur au moins deux journées (jusqu’à 15 pour certains).

Cinq principaux mélanges d’additifs ont été identifiés, représentant des groupes de substances fréquemment ingérées ensemble (en raison de leur présence conjointe dans les produits alimentaires transformés industriellement ou résultant d’aliments souvent consommés ensemble).

Deux mélanges sur les cinq étaient associés à une incidence plus élevée de diabète de type 2 (indépendamment de la qualité nutritionnelle du régime alimentaire des participants et des facteurs sociodémographiques et de mode de vie).

Les résultats de l'étude suggèrent que plusieurs additifs présents dans de nombreux produits sont souvent consommés ensemble et que certains mélanges seraient associés à un risque plus élevé de diabète, concluent les chercheurs.

« D’autres études sont nécessaires afin d’élucider les mécanismes sous-jacents et approfondir la compréhension des synergies et des antagonismes potentiels entre ces additifs alimentaires. Cette étude observationnelle ne suffit pas, à elle seule, à établir de lien de causalité. Toutefois, nos résultats sont en phase avec des travaux expérimentaux in vitro récents suggérant de possibles effets cocktails. Ils indiquent que l’évaluation des additifs alimentaires devrait prendre en compte leurs interactions et appuient les recommandations de santé publique qui conseillent de limiter les additifs non indispensables », précise Mathilde Touvier.

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Psychomédia avec sources : Inserm, PLOS Medicine.
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