Les additifs émulsifiants pourraient augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, selon une étude française publiée en septembre 2023 dans le British Medical Journal.
En Europe et en Amérique du Nord, 30 à 60 % de l’apport en calories provient d’aliments industriels ultra-transformés, rapporte le communiqué des chercheurs.
Des études récentes ont établi un lien entre une consommation élevée de ces aliments et un risque accru d’obésité, de mortalité et de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancers…).
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Les émulsifiants sont parmi les additifs les plus couramment utilisés dans les aliments industriels. Ils sont souvent ajoutés aux aliments transformés et emballés tels que certaines pâtisseries, gâteaux et desserts industriels, glaces, barres chocolatées, pains industriels, margarines et plats préparés, afin d’améliorer leur apparence, leur goût, leur texture et leur durée de conservation.»
Des recherches suggèrent qu'ils peuvent perturber le microbiote intestinal et augmenter le risque d’inflammation, entraînant une susceptibilité potentiellement accrue aux problèmes cardiovasculaires.
Afin d'évaluer les liens entre l’exposition à ces additifs et le risque de maladies cardiovasculaires, Laury Sellem et Mathilde Touvier de l'Université Sorbonne Paris Nord ont, avec plus d'une vingtaine de collègues, analysé des données de 95 442 Français ayant participé à l’étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2021 en tenant compte de plusieurs facteurs de risque connus pour les maladies cardiovasculaires.
Après un suivi moyen de 7 ans, une association était observée entre des apports plus élevés de différents types d'émulsifiants et ces maladies.
Des apports plus élevés en celluloses totales (codes E460 à E468) étaient associés à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires. Cette association était spécifiquement observée pour les apports en E460 (cellulose microcristalline, cellulose en poudre) et E466 (carboxyméthylcellulose).
« Les additifs alimentaires sont identifiés dans la liste des ingrédients par un code fixé au niveau européen qui se compose de la lettre “E”, suivie d’un numéro permettant d’identifier facilement la catégorie. Par exemple, E100 pour les colorants, E200 pour les conservateurs, E400 pour les émulsifiants et agents de texture
», rappelle le communiqué de l'Inserm.
Des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471 et E472) étaient associés à des risques plus élevés pour toutes les pathologies étudiées. Parmi ceux-ci, l’ester lactique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472b) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires, et l’ester citrique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472c) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies coronariennes.
Une consommation élevée de phosphate trisodique (E339) était également associée à un risque accru de maladies coronariennes.
Aucune association n’a été détectée dans cette étude entre les autres émulsifiants et la survenue de maladies cardiovasculaires.
Des études supplémentaires à grande échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats, soulignent les chercheurs.
Plusieurs autorités de santé publique recommandent de limiter la consommation d'aliments ultra-transformés afin de limiter l'exposition à des additifs alimentaires controversés non essentiels, rappellent-ils.
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, BMJ, BMJ.
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