Des chercheurs français ont mis en évidence, pour la première fois, la présence de mitochondries complètes et fonctionnelles dans la circulation sanguine. Leurs résultats sont publiés en janvier dans le FASEB Journal.
Les mitochondries sont des organites responsables de la respiration des cellules.
Les mitochondries « sont les “batteries” des cellules et jouent un rôle majeur dans le métabolisme énergétique et la communication intercellulaire. Elles ont la particularité de posséder leur propre génome, transmis uniquement par la mère et distinct de l’ADN contenu dans le noyau
», explique le communiqué de l'Inserm. « Les mitochondries peuvent parfois être observées hors des cellules sous forme de fragments encapsulés dans des microvésicules. Dans certaines conditions très spécifiques, les plaquettes sont également capables de libérer des mitochondries intactes dans l’espace extracellulaire.
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Alain R. Thierry (Inserm / Université de Montpellier / Institut du Cancer de Montpellier) et ses collègues « se sont appuyés sur des résultats antérieurs ayant montré que le plasma sanguin d’un individu en bonne santé contenait jusqu’à 50 000 fois plus d’ADN mitochondrial que d’ADN nucléaire. Ils ont posé l’hypothèse que, pour qu’il soit ainsi détectable et quantifiable dans le sang, l’ADN mitochondrial devait y être protégé par une structure suffisamment stable. Afin d’identifier cette dernière, une centaine d’échantillons de plasma sanguin ont été analysés.
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« Ces analyses ont révélé la présence dans la circulation sanguine de structures hautement stables contenant des génomes mitochondriaux entiers. Après examen de leur taille, de leur densité ainsi que de l’intégrité de l’ADN mitochondrial qu’elles contenaient, ces structures observées en microscopie électronique (jusqu’à 3,7 millions par ml de plasma sanguin) se sont révélées être des mitochondries intactes et fonctionnelles.
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« Mais quel rôle tiennent ces mitochondries extracellulaires ? La réponse pourrait être liée à la structure de l’ADN mitochondrial, similaire à celle de l’ADN bactérien, ce qui lui confère la capacité d’induire des réponses immunitaires et inflammatoires. Partant de ce constat, les chercheurs avancent l’hypothèse que ces mitochondries circulantes pourraient être impliquées dans de nombreux processus physiologiques et/ou pathologiques nécessitant une communication entre les cellules (comme les mécanismes d’inflammation par exemple).
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« En effet, des études récentes ont démontré la capacité de certaines cellules à échanger des mitochondries entre elles, par exemple les cellules souches avec des cellules endommagées. “Les mitochondries extracellulaires pourraient effectuer plusieurs tâches en tant que messager pour l’ensemble de l’organisme”, précise Alain R. Thierry.
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« Cette découverte pourrait conduire à une amélioration du diagnostic, du suivi ou du traitement de certaines maladies
», souligne le communiqué de l'Inserm. « En effet, l’équipe de recherche se penche à présent sur l’évaluation des mitochondries extracellulaires en tant que biomarqueurs dans le diagnostic prénatal non invasif et le cancer.
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En 2019, a rapporté Psychomédia, des chercheurs québécois ont suggéré, dans la revue Scientific Reports, que la réponse du système immunitaire à la présence de mitochondries dans la circulation sanguine pourrait participer au développement du lupus, et peut-être même en être le déclencheur.
Des recherches récentes pointent vers l'implication de dysfonctionnements des mitochondries dans de nombreuses pathologies :
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, FASEB Journal.
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