Des chercheurs américains ont découvert une composante cellulaire qui contribue à l'arthrite liée à la maladie de Lyme, « une condition invalidante et extrêmement douloureuse, qui est le symptôme le plus courant de la maladie de Lyme à un stade avancé
».
Leurs travaux sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Brandon Jutras, biochimiste à l'université Tech Virginia et ses collègues, notamment des universités Harvard et Yale, ont découvert qu'à mesure que la bactérie Borrelia burgdorferi, qui cause la maladie de Lyme, se multiplie, elle libère un composant cellulaire appelé peptidoglycane qui provoque une réponse inflammatoire unique dans le corps.
Allen Steere de Harvard, qui a identifié la maladie de Lyme dans les années 1970, fait partie des auteurs.
« Cette découverte aidera les chercheurs à améliorer les tests diagnostiques et pourrait mener à de nouvelles options de traitement pour les patients souffrant d'arthrite de Lyme
», souligne le chercheur. « C'est une découverte importante, et nous pensons qu'elle a des implications majeures pour de nombreuses manifestations de la maladie de Lyme, pas seulement l'arthrite de Lyme
», ajoute-t-il.
La maladie de Lyme est la maladie à transmission vectorielle la plus répandue aux États-Unis. Les Centers for Disease Control (CDC) estiment qu'environ 300 000 personnes reçoivent un diagnostic de maladie de Lyme chaque année aux États-Unis. Les scientifiques prédisent que le nombre de personnes infectées par Lyme augmentera à mesure que le climat continuera de changer.
Cette étude pourrait déboucher sur une nouvelle façon de diagnostiquer la maladie de Lyme et l'arthrite de Lyme chez les patients présentant des symptômes vagues sur la base de la présence de ce composant cellulaire dans le liquide synovial, souligne le chercheur.
Le peptidoglycane est un composant essentiel des parois cellulaires bactériennes. Toutes les bactéries ont une certaine forme de peptidoglycane, mais la forme trouvée dans la Borrelia burgdorferi a une structure chimique unique. Lorsque la bactérie se multiplie, elle libère le peptidoglycane dans l'environnement extracellulaire, car son génome ne possède pas les protéines appropriées pour le recycler dans la cellule.
« Nous pouvons détecter le peptidoglycane dans le liquide synovial des articulations enflammées des patients atteints qui présentent tous les symptômes de l'arthrite de Lyme, mais qui n'ont plus d'infection évidente et active
», explique le chercheur.
Le peptidoglycane provoque une réponse inflammatoire et la molécule persiste dans le liquide synovial, ce qui signifie que le corps continue à répondre, sans monter une contre-réaction.
Les récepteurs du système immunitaire détectent les produits bactériens et, selon les prédispositions génétiques de chacun, peuvent déterminer la force avec laquelle le corps réagit au peptidoglycane.
Les chercheurs ont purifié le peptidoglycane et éliminé tous les autres composants bactériens afin de vérifier s'il peut à lui seul causer l'arthrite chez la souris. Dans les 24 heures suivant l'injection, les souris ont présenté une inflammation articulaire, indiquant que le peptidoglycane peut causer l'arthrite.
La présence de peptidoglycane dans les liquides synoviaux peut expliquer pourquoi certaines personnes présentent des symptômes de maladie de Lyme à un stade avancé en l'absence d'une infection évidente.
Dans ce cas, les traitements antibiotiques habituels pour la maladie de Lyme ne seraient plus utiles, mais cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements.
La phase suivante du travail de Jutras consiste à utiliser des méthodes pour détruire le peptidoglycane, ou à intervenir pour prévenir une réaction inflammatoire. Avec l'un ou l'autre traitement, les patients commenceraient à se rétablir plus tôt, estime le chercheur.
Pour plus d'informations sur la maladie de Lyme et la maladie de Lyme chronique (post-traitement), voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Virginia Tech, PNAS.
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