Une étude française de l'Inserm, publiée dans l'European Journal of Epidemiology, confirme l'association entre le travail de nuit et le risque de cancer du sein.
Emilie Cordina-Duverger et Pascal Guénel (universités Paris-Sud et Paris-Saclay) ont, avec leurs collègues, réanalysé cinq études internationales permettant de retracer l’exposition au travail de nuit au cours de la vie chez plus de 13 000 femmes.
Ces études menées en Australie, au Canada, en Allemagne, en Espagne et en France incluent un total de 6 093 participantes atteintes d’un cancer du sein et 6 933 femmes témoins en bonne santé de même âge. A partir des informations recueillies sur les quelque 54 000 emplois occupés par ces femmes, les chercheurs ont caractérisé leur exposition au travail de nuit au cours de leur vie.
Les analyses « montrent que parmi les femmes non ménopausées, le travail de nuit (défini comme un travail d’au moins trois heures entre minuit et 5 h du matin) augmente de 26 % le risque de cancer du sein. Le risque semble particulièrement croître chez les femmes qui ont travaillé plus de 2 nuits par semaine pendant plus de 10 ans. Les résultats montrent également que le risque diminue après l’arrêt du travail de nuit.
»
En revanche, aucune association n’a été observée chez les femmes après la ménopause. « Peut-être parce qu’après la ménopause, une grande partie des femmes avaient arrêté de travailler de nuit depuis plusieurs années
», précise Pascal Guénel.
Des perturbations du rythme circadien pourraient être la cause. « Tout comme elles sont incriminées dans les effets avérés ou suspectés du travail de nuit dans les troubles du sommeil et de l’humeur, le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, ou dans l’apparition d’autres cancers comme ceux de la prostate
», soulignent les chercheurs.
Pour plus d'informations sur le cancer du sein ainsi que sur le travail de nuit et la santé, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Inserm.
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