L’Institut National du Cancer (INCa) fournit aux femmes une information incomplète et partiale sur les avantages et les inconvénients du dépistage organisé du cancer du sein», estiment, dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé, les associations Cancer Rose, Formindep et UFC-Que Choisir, le groupe Princeps et le docteur Dominique Dupagne, médecin généraliste et blogueur.
Les signataires déplorent « que l’INCa persiste à mésinformer les femmes, au risque de leur santé et au mépris de leurs droits les plus élémentaires
».
L’INCa a édité un livret en septembre 2017, puis a ouvert en début d’année 2018 un site d’information intitulé « Prévention et dépistage du cancer du sein – Pour s’informer et décider ».
« Il apparaît, lors de l’analyse de ces deux supports d’information, selon un référentiel d’évaluation de la qualité des supports d’information médicale communément admis par la communauté scientifique, que ni le livret ni le site ne répondent aux critères exigés pour une information médicale de qualité.
»
« La communication publicitaire de l’Inca exagère les bénéfices du dépistage et minimise, voire passe sous silence, ses inconvénients
», écrivent les signataires.
Voici, indiquent-ils, « les informations qui devraient être données aux femmes selon l’état actuel des connaissances médicales
» :
«
Sur 1000 femmes de 50 ans dépistées pendant 10 ans, 4 décèderont d’un cancer du sein.Sur 1000 femmes de 50 ans non dépistées pendant 10 ans, 5 décèderont d’un cancer du sein.
Il est maintenant établi que pour 1 à 6 décès par cancer du sein évités, 19 femmes seront diagnostiquées avec un cancer qui n’aurait jamais menacé leur vie (surdiagnostic). Ces femmes subiront donc inutilement l’annonce d’un cancer, ses conséquences et ses traitements. Environ 200 femmes seront faussement alertées, avec un impact physique et psychique important.
En terme de mortalité globale, le bénéfice du dépistage n’est pas démontré. En effet, les décès consécutifs aux traitements et aux cancers radio-induits par les mammographies répétées pourraient contrebalancer le faible effet positif du dépistage. »
« Le Royaume-Uni a précédé la France dans l’exercice de concertation citoyenne et a pris des mesures pour améliorer l’information des femmes notamment sur le surdiagnostic
», soulignent les signataires. « Le contraste avec la communication obsolète de l’INCa français est frappant.
»
Lettre téléchargeable sur le site de Princeps : L’INCa fournit aux femmes une information incomplète et partiale sur les avantages et les inconvénients à suivre le dépistage organisé des cancers du sein
Dépistage du cancer du sein : une femme sur trois traitée inutilement (étude 2017)
Pour plus d'informations sur le dépistage du cancer du sein, voyez les liens plus bas.
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