Plus de 400 000 décès chaque année seraient imputables au plomb aux États-Unis, soit un décès sur 6, selon une étude publiée dans The Lancet : Public Health.
Bruce Lanphear de l'Université Simon Fraser (Vancouver, Canada) et ses collègues ont mené cette étude avec un échantillon de 14 289 personnes, choisies pour être représentatives de la population, qui ont été suivies pendant 20 ans et sont aujourd'hui âgées de 44 ans ou plus.
L'exposition provient du plomb qui demeure dans l'environnement en raison de son utilisation historique dans les combustibles, les peintures et la plomberie, ainsi que du plomb toujours présent dans les aliments, les émissions de sources industrielles, les sites de fusion de plomb et les batteries au plomb.
Actuellement, l'exposition est moins grande que celle qu'ont subie les participants de cette étude en raison des régulations qui ont banni l'utilisation du plomb dans l'essence, les peintures et d'autres produits de consommation, de sorte que le nombre de décès dus à cette exposition sera moins élevé chez les générations plus jeunes.
Après 20 ans, 4 422 participants sont décédés, dont 1 801 de maladies cardiovasculaires et 988 de maladies cardiaques.
Au début de l'étude, la concentration moyenne de plomb dans le sang était de 2,7 µg/dL, variant de moins que 1 à 56 µg/dL. Un participant sur cinq (3 632 personnes) avait des niveaux de 5 µg/dL ou plus. Et, près d'un participant sur 10 (8 %) avait un taux indétectable par le test sanguin (moins que 0,7 µg/dL).
Les personnes qui avaient des taux élevés, se situant dans le 90e percentile et plus (6,7 µg/dL et plus), avaient un risque de décès prématuré de toute cause plus élevé de 37 %, de décès cardiovasculaire plus élevé de 70 % et de décès par maladie coronaire deux fois plus élevé comparativement à celles ayant les taux les plus faibles, se situant dans les 10 premiers percentiles (1 µg/dL et moins).
Il ressort de l'analyse que, pour la population, la fraction de la mortalité de toutes causes attribuable à la concentration de plomb dans le sang est de 18 %. Les chercheurs estiment que 28,7 % des décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires (256 000 sur 892 000) pourraient être attribuables à l'exposition au plomb, dont 37,4 % des décès dus aux maladies coronaires (185 000 sur 495 000).
Ces résultats ont été ajustés pour tenir compte des effets de l'âge, du sexe, du revenu du ménage, de l'origine ethnique, du diabète, de l'indice de masse corporelle (IMC), du tabagisme, de la consommation d'alcool, du régime alimentaire, de l'activité physique et de la quantité de cadmium dans l'urine.
« Notre étude remet en question l'idée selon laquelle des substances toxiques spécifiques, comme le plomb, ont des “niveaux sûrs”, et suggère que l'exposition à de faibles niveaux de plomb est un facteur de risque majeur de décès prématuré aux États-Unis, en particulier de décès dus aux maladies cardiovasculaires
», souligne Lanphear.
L'exposition au plomb est notamment liée à l'hypertension artérielle et au durcissement des artères.
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Psychomédia avec sources : The Lancet, The Lancet Public Health.
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