Des chercheurs du Luxembourg Institute of Health (LIH), dont les travaux sont publiés dans la revue Immunity, ont découvert un mécanisme moléculaire favorisant l'activation du système immunitaire : les lymphocytes T, un type de globules blancs, éliminent efficacement les agents pathogènes si un gène, le Gclc, est exprimé dans la cellule.
Ce gène code pour une protéine intervenant dans la production du glutathion - une molécule qui n'était auparavant connue que pour éliminer les déchets métaboliques.
Dirk Brenner et ses collègues ont découvert que le glutathion stimule également le métabolisme énergétique des lymphocytes T qui peuvent ainsi, lorsqu'ils sont en contact avec des pathogènes tels que des virus, croître, se diviser et les combattre.
« Le corps doit maintenir le système immunitaire dans une situation d'équilibre délicat
», explique le chercheur. « Si nos défenses (...) sont hyperactives, elles se retournent contre le corps. C'est ce qui se passe dans les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou l'arthrite, par exemple. Cependant, si elles sont trop faibles, les infections ne peuvent pas être contrées ou les cellules du corps peuvent proliférer sans contrôle et se développer pour former des tumeurs, ce qui peut devenir mortel.
»
Les cellules immunitaires telles que les lymphocytes T se trouvent normalement dans un état d'hibernation, leur consommation d'énergie réduite au minimum. Si elles entrent en contact avec des agents pathogènes, elles se réveillent et stimulent leur métabolisme pour produire plus d'énergie. Cela crée une plus grande quantité de déchets métaboliques tels que les dérivés réactifs d'oxygène (ROS) et les radicaux libres, qui peuvent être toxiques pour les cellules.
Lorsque la concentration de ces oxydants augmente, les cellules T doivent produire plus d'antioxydants afin de ne pas être empoisonnées. En explorant ce phénomène, les chercheurs ont découvert que le glutathion, antioxydant produit par les lymphocytes T, sert non seulement d'éboueur en éliminant les déchets métaboliques, mais joue aussi un rôle essentiel dans l'activation du métabolisme énergétique qui contrôle la réponse immunitaire.
Les chercheurs ont utilisé des modèles animaux ayant des cellules T incapables de produire du glutathion. « Chez ces souris, nous avons découvert que la réponse immunitaire induite par une attaque virale est altérée - ces souris ont une immunodéficience. Les cellules T restent dans leur état d'hibernation. Cela signifie également qu'aucune réponse auto-immune ne peut se produire.
Cette découverte offre des perspectives pour développer de nouveaux traitements pour le cancer et les maladies auto-immunes, soulignent les chercheurs. Ces résultats forment notamment une base pour le développement d'une nouvelle génération d'immunothérapies», estiment-ils.
Comment fonctionne le système immunitaire adaptatif ? (vidéo)
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Psychomédia avec source : Luxembourg Institute of Health.
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