Une « diminution modérée » de la consommation des benzodiazépines est observée en France depuis les trois dernières années, mais elle reste encore beaucoup trop élevée, selon un rapport de l'ANSM.
Les benzodiazépines « sont indiquées dans le traitement de l’anxiété, des troubles sévères du sommeil et de l’épilepsie
». Vingt benzodiazépines et médicaments apparentés sont commercialisés en France (liste).
En 2015, près de 13,4 % (1 personne sur 7) de la population française a consommé au moins une fois une benzodiazépine, ce qui place la France au 2e rang pour la consommation de ces médicaments en Europe, derrière l’Espagne. La prévalence augmente avec l’âge et est la plus importante chez les femmes de plus de 80 ans.
La proportion ayant commencé un traitement au cours de cette année est de 5,4 %. L’âge médian des nouveaux utilisateurs est de 49 ans.
Les benzodiazépines les plus utilisées sont l'alprazolam (Xanax), suivi du zolpidem (Stilnox et génériques) et du bromazépam (Lexomil, Lectopam et génériques). Il est à noter cependant une diminution de la consommation de zolpidem et zopiclone (Imovane et génériques) concordante avec une baisse de la consommation des hypnotiques (comparativement aux anxiolytiques).
Les traitements sont initiés par un médecin généraliste dans environ 82 % des cas. La durée du premier épisode de traitement est inférieure ou égale à 28 jours dans 75 % des cas et inférieure à 12 semaines dans 90 % des cas.
Entre 2012 et 2015, la diminution a été de 10 % versus 5,1 % en Europe. Cette baisse est plus prononcée pour les somnifères, dits hypnotiques, (-12,8 %) que pour les anxiolytiques (-3,8 %). La consommation concomitante d’anxiolytique et d’hypnotique a également diminué, passant de 3,1 % en 2012 à 2,7 % en 2015.
Les benzodiazépines anxiolytiques à demi-vie longue, telles que bromazépam (Lexomil et génériques) et prazépam (Lysanxia et génériques), sont moins consommées au profit des benzodiazépines à demi-vie courte, telles que alprazolam (Xanax et génériques) et oxazépam (Seresta et génériques), « qui présentent un risque théorique plus important de dépendance mais un moindre risque d’accumulation dans l’organisme en particulier chez la personne âgée
».
Suite à la mise en place en 2011 et 2012 de mesures réglementaires plus strictes encadrant l’accès au clonazépam (Rivotril), principale benzodiazépine anticonvulsivante, sa consommation a diminué de 84 % en 5 ans.
Pour ce qui est des effets secondaires graves, « les dernières données de pharmacovigilance confirment le profil de risque déjà connu de ces médicaments
» :
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23 % des effets indésirables graves déclarés sont des affections du système nerveux (somnolence, comas, convulsions voire, plus rarement, amnésies) ;
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12 % des effets indésirables graves des anxiolytiques et 17 % des hypnotiques sont des affections psychiatriques avec majoritairement des états confusionnels ;
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les risques d’effets indésirables graves sont accrus chez les personnes âgées chez qui les chutes sont fréquemment rapportées.
Les benzodiazépines exposent aussi :
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à un risque d’abus et de dépendance physique et psychique avec un syndrome de sevrage à l’arrêt (symptômes et critères diagnostiques) ;
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une augmentation du risque d’accidents de la route. «
Des études internationales montrent une augmentation de 60 à 80 % du risque d’accidents, ce risque étant multiplié par 8 en cas de consommation concomitante avec de l’alcool.
»
Arrêt et sevrage des Xanax, Valium et autres benzos : recommandations de la HAS
Pour plus d'informations sur les benzodiazépines, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : ANSM.
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