Voyez aussi ce TEST : êtes-vous dépendant(e) aux anxiolytiques (Xanax, Lexomil…) et/ou aux somnifères ?
En raison de leurs effets indésirables et du risque de tolérance et de dépendance, les médicaments benzodiazépines comme le Xanax (alprazolam), le Valium (diazépam) et plusieurs autres ne devraient être pris qu'à court terme (8 à 12 semaines), soit dans un contexte de crise aigüe d’angoisse, soit en seconde intention dans les troubles anxieux ou les troubles de l’adaptation, estime la Haute autorité de santé (HAS) française.
Il est donc important, précise la HAS, que dès l’instauration d’un traitement par benzodiazépines, le médecin puisse impliquer le patient dans une démarche d’arrêt de ce traitement, lequel doit être progressif, sur quelques semaines (4 à 10, le plus souvent) à plusieurs mois (dans les cas de consommations de longue durée ou de posologies élevées).
Chez tout patient traité quotidiennement depuis plus de 30 jours, il est recommandé de proposer une stratégie d’arrêt.
Pour la prise en charge du sevrage, il est notamment recommandé :
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si des signes sans gravité surviennent lors de la phase de décroissance des benzodiazépines, de revenir à la posologie antérieure, puis de décroître ensuite plus progressivement ;
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si des signes sans gravité surviennent après l’arrêt complet de ces médicaments, de ne surtout pas reprendre le traitement ; « l’information et le soutien psychologique permettent le plus souvent d’attendre la disparition des signes » ;
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si les signes sont plus sévères ou persistent, une réévaluation diagnostique s’impose pour une prise en charge spécifique dans le cadre d’un diagnostic précis (dépression, troubles anxieux, insomnie avérée, etc.) ;
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si la personne a des signes graves de syndrome de sevrage (confusion, hallucinations, troubles de vigilance, convulsions, coma), elle doit être hospitalisée pour traitement symptomatique.
Les symptômes de sevrage les plus souvent rapportés lors de l’arrêt graduel des benzodiazépines chez des personnes les prenant depuis plus de 1 an sont les suivants :
- Intensité modérée :
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- Agitation
- Anxiété, nervosité
- Céphalées
- Diaphorèse
- Diarrhée
- Dysphorie
- Étourdissement
- Faiblesses ou raideurs musculaires
- Fatigue
- Goût métallique dans la bouche
- Impatience
- Insomnie
- Irritabilité
- Léthargie
- Manque de motivation
- Perte d’appétit
- Sensibilité accrue aux bruits et aux odeurs
- Trouble de concentration
- Intensité sévère :
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- Cauchemars
- Confusion
- Convulsions (rare)
- Délire
- Dépersonnalisation
- Distorsion perceptuelle
- Fasciculations
- Hypotension orthostatique
- Mauvaise coordination ou incoordination motrices
- Nausées, vomissements
- Tachycardie, palpitations
- Tremblements
- Vertiges
Pour les personnes habituées à de très fortes doses, ou en cas de dépendance à l’alcool ou de troubles psychiatriques sévères associés, une prise en charge spécialisée est nécessaire, précise la HAS.
Pour plus d'informations sur les benzodiazépines, voyez les liens plus bas.
(1) Ces travaux font suite à la réévaluation des benzodiazépines hypnotiques (somnifères) et apparentés rendue publique en juillet 2014 dans laquelle le service médical rendu a été revu à la baisse, ce qui a entraîné un déremboursement de 65 % à 15 %.
Psychomédia avec source : HAS.
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