L’opiorphine, et une forme stabilisée de celle-ci, la molécule STR-324, sont aussi efficaces que la morphine sur les douleurs post-opératoires sans induire leurs effets secondaires les plus redoutés, selon une étude française publiée dans la revue Anesthesiology.
Cette découverte a été faite chez l’animal par des chercheurs de Gustave Roussy, l’Inserm, l’Université Paris-Sud, l’AP-HP (Hôpital Bicêtre) et de l’Institut Pasteur. Les premiers essais chez l’homme devraient débuter fin 2017.
La morphine et ses dérivés (les médicaments dits opioïdes ou opiacés) sont les antalgiques les plus puissants. Actuellement, devant une douleur rebelle, leur posologie est graduellement augmentée pour maintenir le soulagement car ils induisent une tolérance. Ce qui augmente leurs effets secondaires (graves problèmes respiratoires, troubles confusionnels, somnolence, nausées, vomissements, constipation…).
« La dépression respiratoire est l’effet le plus redouté de la morphine et ses dérivés. Elle peut entrainer l’arrêt de la respiration et le décès. Dans notre étude, nous avons montré que l’opiorphine et sa forme stabilisée, le STR-324 étaient sans effet sur la pression artérielle et sur la dépression respiratoire, tout en ayant les mêmes propriétés analgésiques », indique le Dr Philippe Sitbon, anesthésiste-réanimateur à Gustave Roussy et premier auteur.
La molécule STR-324, naturellement produite par l’organisme, a été découverte par la Dre Catherine Rougeot de l’Institut Pasteur.
« Lorsque l’on injecte de la morphine, celle-ci va se fixer au niveau de tous les récepteurs opioïdes de l’organisme avec des effets secondaires multiples selon les organes où se trouvent ces récepteurs. L’opiorphine et sa forme stabilisée n’ont pas exactement le même mécanisme d’action que la morphine. Elles bloquent la dégradation des enképhalines, “notre morphine naturelle”. L’opiorphine agit uniquement là où il y a production importante d’enképhalines donc uniquement sur les voies de la douleur lorsqu’il y a une stimulation douloureuse.
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Les bons résultats obtenus sur les douleurs post-opératoires sur des modèles animaux encouragent le développement du STR-324 chez l’homme.
Le STR-324 pourrait soulager d’autres types de douleurs comme les douleurs neuropathiques souvent difficiles à calmer par les antalgiques classiques ou des personnes, mentionne le communiqué.
D'autres antidouleurs opiacés qui n'auraient pas les effets secondaires des opioïdes actuels sont en cours de développement. Par exemple : Un nouvel antidouleur opiacé prometteur grâce à des milliards d'expérimentations virtuelles.
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Psychomédia avec source : Institut Pasteur.
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