La molécule, appelée opiorphine (molécule STR-324 sous sa forme stabilisée), s'avère aussi puissante que la morphine et ses effets secondaires sont bien moindres.
Les chercheurs de l'Institut Pasteur/CNRS, dirigés par Catherine Rougeot, et du centre ETAP-Ethologie Appliquée (Vandoeuvre-lès-Nancy) présentent leurs résultats dans le Journal of Physiology and Pharmacology.
Ils ont montré que l'opiorphine a un pouvoir analgésique aussi puissant que la morphine, aussi bien pour une douleur thermique et mécanique que pour une douleur tonique et chronique. Les effets secondaires sont très réduits comparativement à la morphine : pas d'accoutumance, pas de constipation et un pouvoir addictif très réduit.
Quant aux propriétés antidépressives, l'opiorphine est aussi efficace que l'antidépresseur imipramine. Elle ne provoque aucune réaction secondaire d'hyper-excitation, n'a pas d'effet sédatif et n'affecte pas la mémoire à long terme, comme il est parfois reproché à certains médicaments antidépresseurs.
Douleur et dépression sont souvent associées : les personnes dépressives présentent généralement une sensibilité accrue à la douleur, et réciproquement une douleur chronique induit souvent un syndrome dépressif, indiquent les chercheurs. Un médicament à base d'opiorphine présenterait ainsi l'avantage de pouvoir être utilisé en traitement des deux types d'affections.
Les scientifiques travaillent à présent à optimiser l'opiorphine de synthèse qu'ils ont produite pour la rendre plus stable, de manière à augmenter sa biodisponibilité et sa durée d'action. Après ces étapes, les premiers essais cliniques pourront être envisagés, et permettront de réellement évaluer le potentiel thérapeutique de l'opiorphine ou de son dérivé synthétique.
Psychomédia avec source: CNRS.