Isabelle A., une mère de 40 ans, atteinte de la maladie de Lyme, vient de déposer une plainte contre X pour tromperie aggravée.
Elle dénonce le manque de fiabilité de certains tests de diagnostic qui a pour effet de retarder la prise en charge de la maladie, a expliqué son avocat, Me Philippe Meilhac.
Elle met en cause « le défaut d’information » des laboratoires et des autorités et s’interroge sur le maintien de ces tests en dépit de réserves sur leurs performances émises notamment le Haut Conseil de la santé publique en 2014, rapporte 20 minutes.
Dans son cas, rapporte Le Parisien, l'hypothèse de la maladie de Lyme avait été écartée après un premier test (Elisa) négatif. Puis quelques mois plus tard, un second test (Western-Blot) également négatif. Hospitalisée à maintes reprises, elle a subi des dizaines d'examens et huit cures de perfusion par immunoglobulines à fortes doses.
Le Parisien rapporte :
« J'étais soi-disant atteinte d'un syndrome de Guillain-Barré chronique (NDLR : une maladie neurologique d'origine auto-immune). Mais après les cures, les fourmillements revenaient. »
Avant d'entamer un traitement par corticoïdes — « d'ailleurs contre-indiqué pour la maladie de Lyme », souligne son mari —, Isabelle consulte un neurologue. « Il a estimé que, parce que j'étais une femme active avec deux enfants en bas âge, je souffrais d'une dépression masquée... » Elle s'indigne : « Combien de gens, faute de tests fiables, se retrouvent ainsi étiquetés déficients neurologiques ou fous, et envoyés en psychiatrie ? »
Parce que son époux se documente et insiste, Isabelle finit par obtenir un rendez-vous auprès du professeur Christian Perronne, à Garches. Elle ne se souvient pas d'avoir été mordue par une tique, mais après cette consultation, ses doutes s'accentuent. Elle découvre qu'il existe un test, le PCR (une technique par amplification génétique), réservé uniquement, en France, aux animaux. « On savait que c'était illégal, mais on s'est débrouillés... » élude son mari. Isabelle précise : « Un prélèvement a été transmis à un laboratoire vétérinaire. En fait, il a fallu faire passer mon dossier pour celui d'une chienne. »
Traitée par antibiotiques depuis trois mois, elle va aujourd'hui mieux.
La plainte d'Isabelle A. s'ajoute à un autre front judiciaire : une procédure en responsabilité civile regroupant 130 malades qui vise les laboratoires fabricant les tests Elisa. Plus de 50 nouveaux dossiers doivent être déposés en février.
Pour plus d'informations sur la maladie de Lyme, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Le Parisien, Le Parisien, 20 minutes.
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