Les médicaments couramment prescrits pour diminuer le cholestérol, communément appelés « statines » (1), semblent rendre l'exercice plus difficile et moins bénéfique, selon une étude publiée dans la revue PLOS One, relayée par la chroniqueuse Gretchen Reynolds dans le New York Times.
Il a déjà été montré que les statines augmentent le risque de diabète. Elles causent aussi des douleurs et une fatigue musculaires.
Dans certaines études, 20 % des gens prenant ces médicaments rapportent des douleurs musculaires significatives. Une proportion qui augmente chez ceux qui font de l'exercice.
Cet effet peut être encore plus négatif s'il a pour conséquence que les gens deviennent moins actifs. Des études ont indiqué, rapporte la journaliste, que la forme aérobique, qui dépend dans une large mesure de l’exercice, peut être un meilleur prédicteur de la longévité et même des maladies cardiaques que les niveaux de cholestérol.
Marni D. Boppart de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign et ses collègues ont mené la nouvelle étude avec des souris élevées pour développer des niveaux élevés de cholestérol. Certaines recevaient des injections de simvastatine (Lodales, Zocor) alors que d'autres recevaient des injections d'eau salée.
Dans chacun de ces deux groupes, certaines avaient accès à une roue de course et pouvaient faire de l'exercice à volonté. D'autres n'avaient pas de roue et demeuraient sédentaires. Celles qui pouvaient faire de l'exercice ont toutes commencé à courir avec enthousiasme.
Après un mois, les souris ayant reçu le médicament avaient des niveaux de cholestérol plus bas, qu'elles aient fait de l'exercice ou pas. Mais elles répondaient très différemment à l'exercice comparativement à celles n'ayant pas reçu le médicament.
Leur niveau d'activité a décliné de façon constante tout au long du mois et elles ont couru une distance beaucoup moins grande. Elles ont perdu de la force, ce qui, selon les auteurs, peut indiquer non seulement une faiblesse musculaire mais aussi une douleur. Les muscles de leurs jambes se fatiguaient aussi beaucoup plus rapidement.
Un résultat répond à une question fréquemment posée : les problèmes musculaires associés au médicament n'étaient pas plus importants chez les souris qui couraient que chez celles qui étaient sédentaires. L'exercice en lui-même n'a pas amplifié la douleur et la fatigue musculaires.
Mais le médicament a empêché certains des effets attendus de l'exercice. Les souris qui ne le prenaient pas ont développé de larges fibres musculaires, ainsi que des changements dans les cellules musculaires entraînant une production d'énergie plus efficace. Alors que chez celles prenant le médicament, les fibres musculaires n'ont pas eu une croissance aussi importante et les cellules étaient à peine plus efficaces qu'au début.
Cette étude ne permet pas de déterminer si les souris médicamentées avaient une moins bonne santé musculaire parce qu'elles ont fait moins d'exercice ou en raison d'un effet direct des statines.
Consultez les liens plus bas pour d'autres informations sur les statines.
(1) Liste de statines.
Psychomédia avec sources : New York Times, PLOS One.
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