Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés dans la revue Clinical Chemistry, ont développé une méthode qui rend possible l’utilisation à large échelle de l’« ADN circulant » chez les personnes atteintes de cancers du poumon et du pancréas.
La recherche d’altérations génétiques dans les tissus tumoraux permet, dans certains cancers comme celui du poumon, de guider la prise en charge des patients. Ces analyses génétiques sont réalisées sur des échantillons de tumeurs prélevés lors des biopsies et des interventions chirurgicales.
Comme les cellules tumorales libèrent de petites quantités de leur ADN dans le plasma (ADN tumoral circulant), une prise de sang peut être suffisante pour l’étude des altérations génétiques, permettant de réaliser ce qui est appelé une « biopsie liquide » (en référence aux biopsies conventionnelles).
Jusqu’à présent, les techniques de biologie moléculaire pour la réalisation des biopsies liquides étaient complexes et coûteuses.
Une équipe de l’Université Paris Descartes a récemment mis au point des techniques ultra-sensibles basées sur la PCR en microgouttelettes, appelée PCR digitale, qui étudient des altérations génétiques les plus fréquentes et analysent des modifications épigénétiques.
Cette même équipe, associée à des médecins et biologistes des hôpitaux européen Georges Pompidou et Pitié Salpêtrière de l’AP-HP, propose maintenant « une méthode de détection de l’ADN tumoral circulant reposant sur le séquençage de nouvelle génération (NGS). Elle s’appuie sur les données issues de n’importe quel type de séquenceur NGS. Elle ne nécessite pas d’installer de nouvelles machines onéreuses et elle n’engendre aucun coût supplémentaire par rapport à la détection tissulaire (biopsie conventionnelle, ndlr) des mutations. Elle traite de manière optimale les données issues du NGS grâce à une méthode statistique basée sur la comparaison de l’échantillon plasmatique avec ceux d’une cohorte de témoins contrôles.
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« Comparée à la PCR digitale, cette méthode obtient un taux de détection des mutations comparable tout en étant applicable à un plus grand nombre de gènes et à un plus grand nombre de patients.
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Cette méthode pourra à terme être largement utilisée dans les différentes plateformes de Biologie Moléculaire couvrant l’ensemble du territoire français. Des études cliniques supplémentaires sont toutefois encore nécessaires afin de valider la capacité de cette nouvelle technique à guider la prise en charge des patients.
Plusieurs entreprises à travers le monde sont dans la course pour développer des tests sanguins (biopsies liquides). En janvier dernier, Illumina, le plus grand fabricant mondial de machines de séquençage d'ADN, a annoncé qu'il formait une société pour développer un test sanguin pouvant détecter tous types de cancer à un stade précoce.
Les tests sanguins étaient la vedette du dernier congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology en juin dernier
Psychomédia avec source : Inserm.
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