Le risque de microcéphalie chez le fœtus en cas d'exposition au virus Zika pendant la grossesse, a été évalué par une équipe coordonnée par des chercheurs de l’Institut Pasteur. La microcéphalie associe un périmètre crânien inférieur aux normes et des anomalies cérébrales.
Dans une étude, publiée le 16 mars dans The Lancet, le docteur Simon Cauchemez et ses collègues ont utilisé les données de l’épidémie de Zika survenue en Polynésie française en 2013 et 2014.
Le risque de base évalué par les chercheurs, qui est de 0,02 % (2 sur 10 000 naissances), est multiplié par 50 et passe à près de 1 % lorsque la mère est infectée au cours du premier trimestre de sa grossesse.
Des chercheurs de cette équipe ont aussi récemment démontré la « relation de causalité » entre le virus et la survenue de syndrome de Guillain-Barré chez l’adulte en utilisant ces mêmes données.
Ces résultats renforcent, résume Le Monde, la notion d’un « tropisme du virus Zika pour le système nerveux
». Une étude conduite in vitro a également montré que les cellules souches à l’origine des neurones étaient particulièrement susceptibles d’être infectées par le virus.
La nouvelle étude a identifié rétrospectivement les cas au cours de l’épidémie qui a infecté 66 % de la population locale. Les chercheurs ont analysé les dossiers de 8000 naissances au cours de la période du 1er septembre 2013 et le 31 juillet 2015, ce qui constitue des données presque exhaustives. Ils ont identifié 8 cas de microcéphalie.
Dans 7 des 8 cas, la femme avait été exposée au virus pendant sa grossesse, puisque la naissance a eu lieu dans une période de quatre mois autour de la fin de l’épidémie.
« Nous avons réalisé une modélisation avec six modèles correspondant à différentes périodes de grossesse et un dans lequel il n’y aurait pas d’association entre infection pendant la grossesse et microcéphalie. Nous avons ensuite analysé la manière dont chacun de ces modèles et le niveau de risque attendu coïncidaient avec les faits observés », détaille le docteur Cauchemez. Le modèle rendant le mieux compte de la réalité est celui d’une infection au cours du premier trimestre de grossesse.
Illustration: Centers for Disease Control and Prevention.
Psychomédia avec source : Le Monde.
Tous droits réservés