Des chercheurs français, dont les travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine, ont mis au point des bactéries qui protègent l’organisme des inflammations intestinales.
Cette découverte devrait permettre le développement prochain de traitements pour les maladies inflammatoires chroniques telles que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (ou colite ulcéreuse).
En France, près de 200 000 personnes souffrent de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). La flore intestinale semble jouer un rôle important mais mal connu dans l’apparition de l’inflammation. L’élafine, une protéine naturellement présente dans l’intestin et jouant un rôle protecteur, est absente chez les personnes souffrant de MICI.
Nathalie Vergnolle et Philippe Langella, avec leurs collègues de l'Inserm, l’Inra et de l’Institut Pasteur, ont conçu, à partir de bactéries non pathogènes, naturellement présentes dans l'intestin et certains aliments, des bactéries modifiées génétiquement pour produire l’élafine. Le gène de l’élafine humaine a été introduit dans deux bactéries présentes dans les produits laitiers: Lactococcus lactis et Lactobacillus casei.
Administrées à des souris, ces bactéries se retrouvaient quelques heures plus tard à la surface de l'intestin où elles délivraient la protéine anti-inflammatoire. L’élafine exprimée par ces bactéries protège aussi des lignées cellulaires intestinales humaines en culture des agressions inflammatoires.
L’Élafine pourrait être délivrée par des bactéries bénéfiques (probiotiques) déjà couramment présentes dans l’alimentation (yaourts, fromages) pour le traitement des maladies inflammatoires, estiment les chercheurs. Des essais chez l'homme devraient bientôt débuter.
Cette nouvelle voie thérapeutique est liée au séquençage des gènes de la flore intestinale lancé en 2008 dans le cadre du projet européen MetaHIT (pour Metagenomics of Human Intestinal Tract). Une découverte importante de ce projet, publiée en 2011, a été l'identification de trois grands types d'écosystème de la flore intestinale chez l'humain.
Psychomédia avec sources: Inra, Le Figaro. Tous droits réservés.