La journaliste Morgane Bertrand dresse dans le Nouvel Observateur un portrait de la présence des OGM (organismes génétiquement modifiés) en France et en Europe ainsi que des moyens pour les éviter. (Pour ce qui est du Québec, voyez: À quel point les OGM sont-ils présents dans les aliments vendus au Québec?)
En France et dans les autres pays sous moratoire, les consommateurs sont relativement protégés des OGM, indique Joël Spiroux, co-auteur de l’étude sur la toxicité d’un maïs transgénique sur les rats rendue publique hier.
En Europe, deux cultures OGM sont autorisées : le maïs MON 810 et la pomme de terre Amflora. Mais en vertu de la clause de sauvegarde, aucun OGM ne peut être cultivé sur le sol français.
Six autres pays ont adopté la clause : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Grèce, la Hongrie et le Luxembourg pour le MON 810, l’Autriche, la Hongrie et le Luxembourg pour l’Amflora, qui n’est quasiment plus cultivée.
La réglementation européenne mise en place en 2004 rend obligatoire un étiquetage signalant la présence d’OGM sur les aliments qui en contiennent plus de 0,9%: est mentionné sur l'étiquette, en général en très petits caractères, "issu de maïs génétiquement modifié".
Mais l'essentiel de la problématique, c’est la consommation indirecte, qui passe par l’alimentation animale, explique Aurèle Clémencin, en charge du développement de l’application d’information aux consommateurs Notéo, que rapporte le Nouvel Observateur.
Les cultures transgéniques sont interdites en France, mais 80% des animaux d’élevage consomment des céréales contenant des OGM, notamment du maïs NK 603, utilisé dans l’étude Séralini mentionnée plus haut. Or les viandes et autres produits issus du règne animal (œufs, produits laitiers, biscuits…) ne sont soumis à aucune obligation d’étiquetage concernant les OGM. Depuis le 1er juillet toutefois, les commerçants ont la possibilité d'utiliser la mention "nourri sans OGM" sur les emballages.
Cette mention signifie que la présence d'un éventuel OGM n'a pas pu être décelée via les techniques actuelles d’identification, qui permettent de les détecter à partir de 0,01% de présence. Sont sans OGM les produits issus d’animaux étiquetés comme biologiques (label AB), certaines appellations d’origine de produits animaux, dont les cahiers des charges excluent l’utilisation de fourrage OGM pour la production laitière. Plusieurs enseignes se sont engagées à bannir les OGM de l’alimentation animale.
Depuis plusieurs années, Greenpeace tient une liste des produits avec ou sans OGM. Cette dernière classe tous les produits de la grande distribution susceptibles d'en contenir. (Pour faciliter la consultation de cette liste , vous pouvez, comme sur toute page web, utiliser CTRL F, pesés simultanément, pour ouvrir une boîte de recherche).
Une application, Notéo, sortira fin novembre (voir mise à jour plus bas). Elle notera l’ensemble des produits de la grande distribution selon des critères sociaux, environnementaux, sanitaire et budgétaires. La présence d’OGM sous forme de trace ou en plus grande quantité y sera précisée.
Psychomédia avec source: Le Nouvel Observateur. Tous droits réservés.