Dans une lettre envoyée au premier ministre canadien Stephen Harper, 48 médecins québécois lui demandent de soutenir l'inscription de l'amiante chrysotile dans la liste des produits dangereux de la Convention de Rotterdam de l'ONU. Cette demande est publiée à l'approche de la prochaine rencontre des pays signataires de la Convention qui se tiendra du 20 au 24 juin à Genève.
Les médecins demandent au gouvernement de mettre un terme au blocage systématique qu'il exerce depuis plusieurs années avec quelques pays importateurs. (1).
L’inscription de l’amiante chrysotile sur la liste des substances dangereuses de la Convention de Rotterdam permettrait de soumettre le minerai à la procédure de consentement préalable. «On ne serait plus devant une simple transaction commerciale. Cela deviendrait une responsabilité partagée par les gouvernements concernés», explique le Dr Pierre Deshaies, de l’Association des médecins spécialistes en santé communautaire du Québec.
En 2006, Santé Canada mettait le gouvernement en garde contre la nocivité de l'amiante chrysotile et recommandait de le faire reconnaître comme produit dangereux, selon un document obtenu par la CBC. L'agence estimait que le Canada devrait prévenir les pays qui achètent de l'amiante canadien « afin qu'ils aient toute l'information dont ils ont besoin pour prendre une décision éclairée et s'assurer qu'ils manipulent et utilisent la fibre correctement ».
L'absence de consensus a poussé les délégués de Genève à considérer deux nouvelles options, indique Radio-Canada. La Convention pourrait être amendée pour changer le processus de consensus, ou encore une annexe contenant la liste des produits chimiques que les 3/4 des signataires considèrent dangereux pourrait être ajoutée.
(1) La rencontre de Rome, en octobre 2008, n'a pas inscrit l'amiante chrysotile dans la liste, l'Inde, le Pakistan, le Vietnam, les Philippines et le Canada s'y étant opposés.
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