Les travaux de trois équipes de recherche ont mené à la découverte de quatre nouveaux gènes dont les mutations sont directement impliquées dans les mécanismes du développement de certains cancers du sein.
Les gènes connus impliqués dans le cancer rendent désormais compte d'une assez grande partie du risque génétique total pour le cancer du sein, estiment les chercheurs.
Ces résultats ne mènent pas à de nouveaux traitements et ne sont pas assez bien compris pour servir de base à des tests diagnostics, expliquent les chercheurs, mais représentent une étape critique vers une compréhension de la biologie du cancer du sein. Les nouveaux gènes ont été associés à la maladie par de nouveaux moyens statistiques gigantesques. Des recherches vont être entreprises pour découvrir les mécanismes biologiques en cause.
Les nouvelles techniques ayant amené cette découverte ont déjà permis le mois dernier de découvrir sept nouveaux gènes associés au diabète. Des avancements concernant d'autres maladies doivent aussi être annoncés prochainement.
Il s'agirait de la découverte la plus importante depuis celles, faite en 1993 et 1995, des gènes BRCA1 et BRCA2, impliqués dans les formes familiales des cancers du sein et de l'ovaire. Les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 augmentent considérablement les risques (80%) mais sont rares dans la population.
Tandis que les mutations sur les nouveaux gènes découverts sont relativement fréquentes dans la population mais les risques qui leur sont associés sont moins importants.
Deux d'entre eux (FGFR2 et TNRC9) aggravent chacun de 20 % le risque de survenue d'un cancer du sein, ce risque augmentant de 40 % si la mutation existe sur les deux gènes. Les deux autres gènes découverts (MAP3K1 et LSP1) augmentent le risque de 10 % si l'un d'eux ou les deux sont affectés.
Des chercheurs sont cependant sceptiques. Mary-Claire King, biologiste à l'Université de Washington à Seattle qui a été pionnière dans les travaux sur le gène BRCA1, critique la base statistique de ces recherches et croit que de tels résultats ne devraient être publiés qu'une fois la signification biologique des sites découverts (sur des gènes) établie.
Sa principale critique est que quand 500.000 sites de variations sont testés tous en même temps pour des associations avec une maladie, certains peuvent sortir comme positifs en raison d'un hasard, et non pas à cause d'un lien réel.
Les chercheurs assurent que les résultats ont été contrevérifiés (dans une deuxième population notamment) afin de s'assurer qu'ils ne soient pas dus au hasard.
Ces travaux ont été publiés dans les revues Nature et Nature Genetics.
Psychomédia avec sources:
Le Monde
New York Times
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