Les enfants se font de plus en plus prescrire des antidépresseurs au Québec, rapporte Radio-Canada.
« Selon des données obtenues auprès de la Régie de l'assurance maladie du Québec, le nombre de jeunes de 6 à 20 ans qui ont reçu une prescription d'antidépresseurs a augmenté de près de 50 % en quatre ans
», passant de 8476 en 2013 à 12 534 en 2017. Comme le régime public couvre 44 % de la population québécoise, ce nombre est beaucoup plus élevé.
Les antidépresseurs sont prescrits pour traiter la dépression, mais aussi des troubles anxieux.
« Pour le président du comité de pédopsychiatrie de l'Association des médecins psychiatres du Québec, le Dr Frédéric Charland, deux raisons peuvent expliquer cette hausse : les maladies et les troubles de santé mentale sont mieux détectés, mais il y aurait aussi un manque d'intervenants
», rapporte Radio-Canada.
« Ces problématiques de santé mentale peuvent aussi être traitées par des mesures psychosociales comme des suivis psychothérapeutiques, des interventions familiales. Malheureusement, ces ressources sont rares, peu accessibles ou, lorsqu'elles le sont, avec de longs délais d'attente. Souvent, les médecins vont se rabattre avec la prescription de médication pour compenser le manque qui existe au niveau de ces ressources
», affirme le Dr Charland.
« Les antidépresseurs, dans certaines situations, ont vraiment leur place. Mais parallèlement à ça, les interventions psychosociales peuvent entraîner le même genre de bénéfices et, en plus, ce sont des bénéfices qui vont être durables
», ajoute-t-il.
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13 antidépresseurs sur 14 ne sont pas plus efficaces qu'un placebo chez les enfants et les adolescents (The Lancet, 2017)
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L'étude qui a ouvert la porte à l'antidépresseur Déroxat/Paxil chez les ados était trompeuse (2015)
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Un taux élevé de dépression chez les 15-24 ans (Canada, 2017)
Pour plus d'informations sur la dépression (adolescents) et les antidépresseurs, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Radio-Canada.
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