Neuf personnes sur dix ne bénéficient pas de bonnes nuits de sommeil, selon une étude française présentée au Congrès 2022 de l'European Society of Cardiology (ESC).
Un sommeil sous-optimal est associé à une probabilité plus élevée de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux, montre l'étude.
Près de 7200 personnes âgées de 50 à 75 ans (âge moyen de 59,7 ans) et exemptes de maladie cardiovasculaire ont été recrutées dans un centre médical.
Au départ et lors de deux visites sur une période de suivi de 10 ans, des informations sur cinq habitudes de sommeil ont été recueillies. Chaque habitude recevait 1 point si elle était optimale et 0 si elle ne l'était pas.
Les personnes ayant un score optimal de 5 déclaraient :
- dormir 7 à 8 heures par nuit ;
- ne jamais ou rarement souffrir d'insomnie ;
- ne pas avoir de somnolence diurne excessive fréquente ;
- ne pas souffrir d'apnée du sommeil ;
- avoir un chronotype précoce (être du matin).
Au départ, 10 % des participants avaient un score de sommeil optimal et 8 % avaient un score médiocre. Au cours du suivi, 274 participants ont développé une maladie coronarienne ou un accident vasculaire cérébral.
Les analyses, qui ont tenu compte de différents autres facteurs associés à la santé cardiovasculaire, montrent que le risque de maladie coronarienne et d'accident vasculaire cérébral diminuait de 22 % pour chaque augmentation d'un point du score de sommeil. Plus précisément, par rapport aux personnes ayant un score de 0 ou 1, les participants ayant un score de 5 présentaient un risque de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral inférieur de 75 %.
Si tous les participants avaient un score de sommeil optimal, 7 nouveaux cas de maladies coronariennes et d'accidents vasculaires cérébraux sur dix (72 %) pourraient être évités chaque année, ont estimé les chercheurs.
Au cours des deux suivis, près de la moitié des participants (48 %) ont modifié leur score de sommeil : chez 25 % d'entre eux, il a diminué tandis que chez 23 %, il s'est amélioré.
Une augmentation d'un point était associée à une réduction de 7 % du risque de maladie coronarienne ou d'accident vasculaire cérébral.
« Notre étude illustre le potentiel d'un bon sommeil pour préserver la santé cardiaque et suggère que l'amélioration du sommeil est liée à des risques plus faibles de maladie coronarienne et d'accident vasculaire cérébral
», conclut le chercheur. « Nous avons également constaté que la grande majorité des gens ont des difficultés à dormir. Étant donné que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde, il est nécessaire de sensibiliser davantage à l'importance d'un bon sommeil pour maintenir un cœur sain.
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Psychomédia avec sources : European Society of Cardiology.
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