Les personnes qui ont une plus grande tendance à s'ennuyer sont plus susceptibles d'enfreindre les règles de distanciation sociale, montre une étude publiée en novembre 2020 dans la revue Personality and Individual Differences.
« Lorsqu'on s'ennuie, on veut s'engager dans une activité, mais on ne veut pas s'engager dans ce qui est actuellement disponible.
»
« Ce conflit est exacerbé lorsque des facteurs externes imposent des restrictions sur la gamme de comportements que nous pouvons adopter, ce qui est précisément le scénario auquel nous sommes actuellement confrontés, pendant cette période d'isolement social en réponse à la pandémie COVID-19.
»
Les psychologues James Boylan et James Danckert de l'Université de Waterloo (Ontario, Canada) ont, avec leurs collègues (1), examiné la relation entre la tendance à l'ennui et le respect des consignes de distanciation sociale pendant la pandémie auprès de 924 participants nord-américains (hommes et femmes dont l'âge moyen était de 37,7 ans) recrutés au moyen de la plateforme Internet Mturk.
Les personnes très enclines à l'ennui étaient plus susceptibles de briser les règles de l'isolement social de diverses manières (par exemple, moins d'heures passées en isolement social, probabilité accrue de tenir une réunion sociale, rapprochement avec plus de personnes que recommandé…).
L'envie d'agir, lorsqu'elle est motivée par l'ennui, semble être si puissante que la tendance était constatée même chez les participants qui connaissaient au moins une personne ayant contracté le virus, notent les chercheurs.
Les personnes très enclines à s'ennuyer étaient également plus susceptibles de croire que la pandémie de COVID-19 est un canular. L'étude ne permettait pas de déterminer si elles le pensaient réellement ou si elles endossaient cette croyance pour justifier leur non-respect des consignes de distanciation sociale.
« Ces résultats indiquent que la tendance à l'ennui est un facteur important à prendre en compte pour encourager l'adhésion à l'isolement social
», concluent les chercheurs.
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Pour plus d'informations sur l'adaptation psychologique à la pandémie de COVID-19 et sur la psychologie de l'ennui, voyez les liens plus bas.
(1) Paul Seli et Abigail A. Scholer.
Psychomédia avec source : Personality and Individual Differences.
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