Il est généralement considéré que la seule façon de combler les besoins fondamentaux d'appartenance sociale, ou de connexion sociale, est de passer du temps avec des gens.

Une étude, publiée en décembre 2019 dans la revue Self and Identity suggère que les relations dites parasociales sont tout aussi efficaces pour répondre à ces besoins que les liens familiaux, les relations amoureuses ou les systèmes de soutien social.

Ces résultats sont particulièrement pertinents pendant la pandémie de COVID-19, alors que les liens sociaux directs sont réduits par la distanciation sociale, souligne Shira Gabriel, professeure de psychologie sociale à l'université de Buffalo (États-Unis), coauteure.

Depuis plus de dix ans, son équipe de recherche étudie l'importance des stratégies sociales non traditionnelles qui vont à la lecture de romans, au visionnement de séries télévisées à la préparation et à la dégustation de plats réconfortants.

Les chercheures ont utilisé, avec 173 volontaires, une mesure visuelle sur ordinateur, appelée « réservoir social », pour évaluer la fréquence, la variété et le degré de contribution de 17 comportements pour combler le besoin d'appartenance.

Les participants devaient illustrer graphiquement la portion du réservoir de besoins de connexion ou d'appartenance que chacun de ces comportements comblait. Plus le réservoir demeurait non rempli, plus la personne ressentait de l'isolement.

Les 17 comportements, avec une médiane de sept par participants, contribuaient à combler les besoins sociaux. La majorité des participants utilisait à la fois des stratégies sociales traditionnelles et des stratégies non traditionnelles.

« Les gens peuvent se sentir connectés par toutes sortes de moyens. Nous avons découvert que les stratégies plus traditionnelles, comme de passer du temps avec un ami en personne, ne fonctionnent pas nécessairement mieux que les stratégies non traditionnelles, comme d'écouter son musicien préféré », explique Elaine Paravati, coauteure.

« En fait, l'utilisation d'une combinaison de ces deux types de stratégies apporterait le plus grand bien-être. Il pourrait donc être particulièrement utile de faire une variété de choses dans votre vie pour vous aider à vous sentir connecté aux autres », ajoute-t-elle.

Ces résultats diffèrent des perceptions culturelles de ce qui est approprié pour créer un sentiment d'appartenance, note-t-elle. « Nous vivons dans une société où les gens sont questionnés s'ils ne sont pas dans une relation romantique, s'ils décident de ne pas avoir d'enfants ou s'ils n'aiment pas assister à des fêtes », ajoute-t-elle. « Il y a des messages implicites selon lesquels ces personnes ne font pas bien les choses. Cela peut leur être préjudiciable. Le message que nous voulons transmettre, et que nos données suggèrent, est que ce n'est pas vrai. »

Les gens supposent que les connexions parasociales n'ont pas de valeur. « Nous les appelions auparavant des “substituts sociaux”, comme s'ils n'étaient que les substituts de véritables liens sociaux », explique-t-elle. « Mais après avoir étudié ces connexions pendant si longtemps, nous n'avons jamais trouvé d'indication qu'elles n'avaient pas de valeur. Rien ne suggère que les personnes utilisant des stratégies non traditionnelles sont plus seules, ou moins heureuses, moins compétentes socialement, ou se sentent moins épanouies. »

« Ce ne sont pas des substituts de véritables connexions sociales, mais de véritables façons de se sentir connecté qui sont très importantes pour les gens. »

« Les liens sociaux symboliques ne sont pas une option secondaire par rapport aux moyens traditionnels, mais un moyen efficace de retirer des bénéfices mentaux positifs », ajoute Paravati. « Il ne s'agit pas seulement de les utiliser lorsque vous n'avez pas accès à de “meilleures” options, ces options sont utiles à tout moment. »

« Ce qui est important, ce n'est pas la façon dont vous remplissez le réservoir social, mais le fait que votre réservoir social se remplisse. »

Pour plus d'informations sur les aspects psychologiques aspects psychologiques de la COVID-19 et sur les relations sociales, voyez les liens plus bas.

(1) Elaine Paravati, Esha Naidu & Shira Gabriel.

Psychomédia avec sources : University at Buffalo, Self and Identity.
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