Des chercheurs ont identifié, dans une étude publiée dans la revue Motivation and Emotion, un cinquième type d'ennui.
Cette étude repose sur des travaux menés par Thomas Goetz de l'Université de Constance (Allemagne) et ses collègues en 2006 dans lesquels ils avaient distingué 4 types d'ennui selon les niveaux d'activation (de calme à stimulé) et de valence (à quel point l'ennui est vécu positivement ou négativement).
Ces types sont :
l'ennui indifférent : il s'agit d'un type d'ennui relaxant et légèrement positif qui reflète une indifférence générale envers le monde extérieur et un retrait de celui-ci (il peut être typique d'une bonne partie du temps passé devant la télévision) ;
l'ennui de calibrage : il s'agit d'un état légèrement désagréable caractérisé par des pensées errantes et une ouverture générale à des comportements visant à changer la situation ;
l'ennui de recherche : caractérisé par une recherche agitée et active de changement et de distraction ;
l'ennui réactif : il s'agit d'un ennui très désagréable caractérisé par une grande motivation à quitter une situation pour des alternatives spécifiques.
- le nouveau type d'ennui identifié est l'ennui apathique, une forme particulièrement désagréable qui ressemble à un sentiment d'impuissance apprise ou de dépression ; il s'agit d'un ennui aussi aversif que l'ennui réactif, mais dans lequel il y a peu de réaction.
Goetz et ses collègues ont mené cette étude en Allemagne avec 63 étudiants universitaires et 80 élèves du secondaire. Pendant 2 semaines, ils remplissaient, 6 fois par jour (sur un dispositif informatique portable), des questionnaires concernant leurs activités et expériences.
La vie des étudiants allemands peut être très ennuyante, ont constaté les chercheurs. Les étudiants universitaires vivaient de l'ennui 28 % du temps et les élèves de secondaire, 39 % du temps.
L'ennui apathique représentait 10 % de l'ennui total chez les étudiants universitaires et 36 % de l'ennui chez les élèves du secondaire, ce que les chercheurs jugent alarmant étant donné le lien présumé entre ce type d'ennui et la dépression.
Les cinq types d'ennui dépendaient, non seulement de l'intensité de l'ennui ressenti, mais surtout de la situation dans laquelle ils étaient vécus. Les résultats montrent aussi que les participants ne vivaient pas au hasard différents types d'ennui au fil du temps, mais avaient tendance à ressentir un type en particulier.
« Nous pensons donc que vivre des types spécifiques d'ennui pourrait, dans une certaine mesure, être dû à des dispositions spécifiques de la personnalité
», conclut Goetz.
Psychomédia avec sources : Springer, Los Angeles Times.
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