Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports, ont mené une étude pour estimer quelle dose hebdomadaire de nature peut contribuer de façon significative à une meilleure santé physique et psychique.
Mathew White, chercheur en psychologie de l'environnement à l'Université d'Exeter, et ses collègues ont analysé les données d’un sondage annuel du gouvernement britannique auprès d'un échantillon représentatif de 20 000 personnes.
On ne sait pas, de façon intuitive, combien de temps il faut passer dans la nature pour en ressentir les bienfaits, s’il est préférable de répartir cette expérience sur plusieurs épisodes ou en une seule sortie, si les parcs, les plages et les montagnes procurent le même résultat, ou si certaines personnes en bénéficient plus que d'autres, souligne le chercheur sur le site The Conversation.
Les participants devaient passer en revue la semaine précédente et décrire chaque expérience de temps passé dans un environnement naturel, tel qu’un parc urbain, une forêt, ou une plage.
Une fois ce « journal de nature » compilé, une activité était sélectionnée aléatoirement et décrite plus en détail. Les participants répondaient aussi à deux questions portant sur leur santé en général et sur leur « satisfaction par rapport à la vie ».
Ceux qui passaient au moins deux heures par semaine dans la nature avaient davantage tendance à se trouver « en bonne santé » ou d’éprouver un plus haut niveau de bien-être que ceux qui ne passaient pas de temps dans la nature. Ceux qui y passaient un peu de temps, mais moins de deux heures, n'étaient pas plus susceptibles de se sentir en bonne santé et d’éprouver un bien-être que ceux ne s’y exposant pas du tout.
La probabilité de rapporter une amélioration de la santé culminait à environ trois heures hebdomadaires. Après cinq heures, il ne semblait pas y avoir davantage de bénéfices.
Cette tendance du « seuil des deux heures » se retrouvait dans tous les échantillons examinés : vieux et jeunes adultes, hommes et femmes, urbains et campagnards, pauvres et riches, et même chez ceux atteints d’une maladie à long terme ou d'un handicap.
Ceci suggère que ces résultats ne sont pas seulement dus à la possibilité que ceux qui vont dans la nature soient déjà des gens en meilleure santé, estime le chercheur.
Même ceux atteints d’une maladie de longue durée sont plus susceptibles de signaler une amélioration de leur santé et de leur bien-être après avoir passé 120 minutes par semaine dans la nature.
« En outre, il existe un ensemble de travaux expérimentaux, dont certains utilisant des biomarqueurs du stress, qui démontrent que passer du temps dans la nature est bénéfique pour la santé autant physique que psychique
», mentionne-t-il. « L’avancée principale de nos travaux est de nous rapprocher de la compréhension d’une “dose” hebdomadaire
», précise-t-il.
« La pression est forte de transformer nos parcs et autres espaces verts pour répondre aux besoins urgents en logements et infrastructures. Mes collègues et moi reconnaissons pleinement l’importance de ces besoins. Mais nous pensons que ces espaces verts sont fréquemment sous-évalués. En améliorant la compréhension du lien entre la nature, la santé et le bien-être, nous espérons contribuer à des décisions éclairées en ce qui concerne l’usage des espaces verts.
»
L’accès dans ces lieux est la plupart du temps gratuit, ce qui donne aux membres des communautés les plus pauvres - qui sont souvent également les moins en santé - un accès égalitaire qui contribue à leur santé et leur bien-être.
Une étude américaine, publiée en avril 2019, visait de son côté à déterminer la durée optimale de chaque expérience de nature pour la réduction de biomarqueurs de stress.
-
Les facteurs psychologiques de l'effet antistress d'une marche en forêt (ou « bain de forêt »)
-
Fibromyalgie et autres douleurs : s'assoir dans un parc pour diminuer la douleur ?
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : University of Exeter, The ConversationScientific Reports.
Tous droits réservés