Pour une même qualité de projets, les femmes scientifiques reçoivent moins de subventions, montre une étude québécoise publiée en février dans un numéro spécial de la revue médicale The Lancet portant sur la place des femmes en sciences, en médecine et en santé.
Cet écart est observé par la plupart des organismes subventionnaires dans le monde, souligne un article publié dans Le Fil, le journal de la communauté de l'Université Laval.
Holly Witteman, professeure de la Faculté de médecine de l’Université Laval, et ses collègues (1) ont profité d’un changement implanté en 2014 par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour étudier la question de ces écarts.
Les IRSC ont alors remplacé leur programme de subventions par deux nouveaux programmes, l’un donnant prépondérance au dossier des candidats et l’autre à la qualité des projets soumis.
Les analyses ont porté sur 23 918 demandes de subvention présentées, entre 2011 et 2016, par 7 093 chercheurs principaux dans tous les programmes de subventions des IRSC.
Dans l'ancien programme, le taux global de réussite des demandes était de 15,8 %. Après ajustement en fonction de l'âge et du domaine de recherche, le taux de réussite était inférieur de 0,9 point de pourcentage pour les femmes. Dans le nouveau programme dans lequel l'examen est axé sur la science, l'écart est resté de 0,9 point. Dans celui axé sur le calibre du chercheur principal, l'écart est de 4,0 points de pourcentage.
« Le plus faible taux de succès des femmes dans la plupart des programmes de subventions dépendrait donc, en partie ou totalement, de la façon dont est évalué leur dossier de réalisations et non de la qualité scientifique de leurs demandes
», souligne Le Fil.
« Les conséquences de ces biais sont que les fonds ne sont pas toujours attribués aux meilleurs projets de recherche, que des projets de recherche intéressants ne peuvent pas être réalisés, que des chercheuses ne peuvent pas exprimer leur plein potentiel et que les organismes subventionnaires n’optimisent pas les investissements publics en recherche
», commente la professeure Witteman.
L'organisme fédéral indique avoir déjà commencé à mettre en place des changements afin de contrer ce biais, rapporte La Presse canadienne.
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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
(1) Michael Hendricks, Sharon Straus, Cara Tannenbaum.
Psychomédia avec sources : Le Fil (Université Laval), The Lancet, La Presse canadienne (La Presse).
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