Lorsque les psychothérapeutes et leurs clients utilisent un même test pour diagnostiquer les troubles de la personnalité, leurs évaluations sont plus similaires que ce que laissait présager la littérature en psychologie et en santé mentale, selon une étude publiée dans le Journal of Consulting and Clinical Psychology (CCP).
Des études précédentes ont suggéré, en raison d'un écart entre l'évaluation des cliniciens et l'autodiagnostic, que les clients pouvaient manquer de conscience de leurs traits de personnalité.
Douglas B. Samuel, professeur de psychologie à l'Université Purdue, et ses collègues ont mené cette étude avec 54 paires de thérapeutes et leurs clients dans des cliniques externes.
Les clients (52 % de femmes, âgés en moyenne de 39,8 ans) et les thérapeutes (72 % de femmes) ont fourni des cotes pour les traits de personnalité dimensionnels (continuums dont les extrémités sont des traits opposés) de l'Inventaire de la personnalité pour le DSM-5, une échelle d'évaluation développée par l'American Psychiatric Association. (Faites le test.)
Ce test mesure 25 traits de personnalité potentiellement problématiques organisés en 5 grands domaines : affectivité négative, antagonisme, psychoticisme, désinhibition et détachement.
Différentes combinaisons de ces traits peuvent, si certains critères sont rencontrés, définir 6 troubles de la personnalité.
La concordance entre les évaluations des thérapeutes et celles des clients était plus élevée que ce à quoi s'attendaient les chercheurs.
« Contrairement aux préoccupations concernant une sous-déclaration, les clients ont rapporté une pathologie plus importante que leurs thérapeutes pour presque tous les traits de personnalité
», indique le chercheur. Cet effet était le plus notable dans le domaine du psychoticisme.
Lorsqu'ils utilisent des outils similaires, « les clients et leurs cliniciens s'entendent davantage sur le diagnostic des troubles de la personnalité qu'on ne s'y attendait auparavant
», concluent les chercheurs. Le phénomène de sous-déclaration qui pourrait remettre en cause la validité des tests de personnalité pourrait avoir été surévalué, du moins dans le contexte psychothérapeutique.
Le modèle sous-jacent à ce test n'a finalement pas été adopté dans le DSM-5 pour le diagnostic des troubles de la personnalité. Les critères du DSM-IV ont plutôt été conservés. Le nouveau modèle alternatif dont il est question dans cette étude est présenté dans une annexe consacrée aux modèles émergents sur lesquels les recherches doivent se poursuivre avant une adoption éventuelle.
Pour plus d'informations sur la psychologie de la personnalité, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Purdue university, JCCP.
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