Cinq traits de personnalité sont particulièrement liés à différentes composantes du bien-être, selon une étude publiée dans le Journal of Personality. D'autres traits ont moins ou pas d'impact sur le bien-être.
Les psychologues Jessie Sun, Scott Barry Kaufman et Luke D. Smillie (1) ont mené cette étude avec 700 personnes âgées en moyenne de 35 ans (la majorité se situant entre 25 et 45 ans).
Ils ont analysé les liens entre 10 traits de personnalité (deux aspects de chacune des cinq grandes facettes du modèle classique OCEAN ou « Big Five ») et 11 composantes du bien-être issues de trois modèles psychologiques connus en psychologie (2).
11 composantes du bien-être
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niveau élevé d'émotions positives ;
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niveau faible d'émotions négatives ;
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satisfaction à l'égard de la vie (évaluation subjective positive de sa vie selon ses propres critères) ;
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autonomie (être indépendant et capable de résister aux pressions sociales) ;
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maîtrise environnementale (aptitude à façonner des environnements adaptés à ses besoins et à ses désirs) ;
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croissance personnelle (continuer à se développer, plutôt que d'atteindre un état fixe) ;
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relations positives (avoir des relations interpersonnelles chaleureuses et de confiance) ;
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acceptation de soi (attitudes positives envers soi-même) ;
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but et sens dans la vie (avoir un sens de la direction et de la signification de ses efforts, ou une connexion à quelque chose de plus grand que soi-même) ;
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engagement dans la vie (être absorbé, intéressé, impliqué dans les activités et la vie) ;
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réalisation (progrès et atteinte de ses buts, sentiment de maîtrise, d'efficacité et de compétence).
5 traits qui prédisent le bien-être
5 traits de personnalité représentent des « chemins personnels différents vers le bien-être
», décrit Scott Barry Kaufman, l'un des auteurs de cette étude dans le Scientific American.
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L'enthousiasme
Les gens enthousiastes, selon le modèle utilisé, sont amicaux, sociables, émotionnellement expressifs, et ont tendance à avoir beaucoup de plaisir dans la vie.
L'enthousiasme était lié à des résultats plus élevés sur 10 des 11 composantes. Il était cependant lié à moins d'autonomie.
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La faible tendance au retrait
Les gens qui ont tendance à vivre en retrait ou à se retirer des situations sont facilement découragés et accablés, et ont tendance à ruminer et à être très conscients de soi. En conséquence, elles sont sujettes à la dépression et à l'anxiété.
De faibles niveaux prédisaient des résultats élevés pour toutes les composantes du bien-être.
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L'ardeur au travail
Les gens qui travaillent beaucoup sont axés sur les réalisations, autodisciplinés, efficaces, déterminés et compétents. La diligence est fortement corrélée avec le « grit », qui est la passion et la persévérance pour des buts à long terme.
L'ardeur au travail était aussi liée à de meilleurs résultats aux 11 mesures du bien-être.
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La compassion
Les gens qui ont de la compassion se soucient des émotions et du bien-être des autres. La compassion était corrélée aux émotions positives, à une plus grande maîtrise de l'environnement, à la croissance personnelle, à des relations positives, à l'acceptation de soi, aux buts et sens dans la vie, à l'engagement et à la réalisation.
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La curiosité intellectuelle
Les personnes qui ont un niveau élevé de curiosité intellectuelle sont ouvertes à de nouvelles idées, aiment penser en profondeur et de façon complexe et tendent à réfléchir beaucoup sur leurs expériences.
La curiosité intellectuelle prédisait l'autonomie, la maîtrise de l'environnement, la croissance personnelle, l'acceptation de soi, le sens et le but ainsi que et l'accomplissement. Mais elle n'était pas prédictive des variables plus « émotionnelles », comme la satisfaction à l'égard de la vie, les émotions positives et négatives, les relations positives et l'engagement avec la vie.
2 traits qui prédisent modérément le bien-être
Les deux traits suivants prédisaient certains aspects du bien-être
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L'affirmation de soi
Selon le modèle utilisé, les personnes qui ont un niveau élevé d'affirmation de soi sont socialement dominantes, motivées à atteindre un statut social et des positions de leadership et ont tendance à être provocatrices.
L'affirmation de soi était positivement liée à l'autonomie (en raison de l'indépendance et la capacité de résister aux pressions sociales), mais était également liée à plus d'émotions négatives. Ce qui est logique étant donné que l'autonomie exige souvent une non-conformité et une défense de ce que l'on croit, ce qui peut amener à se sentir moins heureux dans le moment.
Fait intéressant, souligne Kaufman, l'enthousiasme prédit des niveaux d'autonomie plus faibles, ainsi que des émotions moins négatives. Les personnes enthousiastes peuvent être moins susceptibles d'aller à l'encontre du consensus social si cela rend les interactions moins agréables, tandis que les personnes assertives peuvent être à l'aise d'exprimer leurs opinions au détriment éventuel d'autres formes d'ajustement.
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L'ouverture créative
Les personnes qui ont un niveau élevé d'ouverture créative ont besoin d'un exutoire créatif et apprécient la beauté, la rêverie, l'imagination, la fantaisie et les sensations. L'ouverture créative et la curiosité intellectuelle étaient associées de façon indépendante à la croissance personnelle et l'engagement.
Alors que la curiosité intellectuelle semble être plus largement prédictive du bien-être, l'ouverture créative est un chemin vers deux éléments clés de bien-être : la croissance personnelle et l'engagement.
3 traits qui n'ont pas d'impact sur le bien-être
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La politesse
Les personnes qui ont un niveau élevé de politesse ont tendance à être justes et respectueuses, à respecter les besoins et les désirs des autres et à coopérer facilement. La politesse n'avait aucun impact sur les 11 composantes du bien-être.
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L'ordre
Les gens qui sont très ordonnés ont une préférence pour l'ordre et la routine, et ont tendance à être perfectionnistes. L'ordre n'était corrélé positivement à aucune des mesures de bien-être et était corrélé négativement à la croissance personnelle.
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La volatilité
Les personnes qui ont un niveau de volatilité élevé sont sujettes à l'instabilité de l'humeur et à l'irritabilité et ont des difficultés à contrôler leurs impulsions. Fait intéressant, note l'auteur, si la tendance au retrait est prise en compte, la volatilité n'est plus en lien avec aucune mesure de bien-être. Par conséquent, la tendance aux sautes d'humeur, tant qu'elle ne rend pas également anxieux et craintif, n'affecte pas le bien-être.
(1) Respectivement des universités de Melbourne, Californie-Davis et de Pennsylvanie.
(2) Le bien-être subjectif, le bien-être psychologique et le modèle PERMA, respectivement des psychologues Ed Diener, Carol Ryff et Martin Seligman.
Psychomédia avec sources : Scientific American, Journal of Personality.
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