En Angleterre, le programme public de psychothérapie, appelé « Improving Access to Psychological Therapies » (IAPT), a débuté en 2008. Plus de 900 000 personnes ont maintenant accès aux services de l'IAPT chaque année.
La psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l'intervention psychologique recommandée en première ligne.
Le « counselling », qui regroupe diverses approches de psychothérapie humaniste et expérientielle, n'est recommandé que lorsque d'autres traitements ont échoué et son efficacité a été mise en doute.
Une étude gouvernementale, réalisée dans le cadre du programme d'évaluation « UK National Audit of psychological therapies », a comparé l'efficacité de ces deux types de thérapie pour le traitement de la dépression. Les résultats ont été publiés en juin 2017 dans la revue BMC Psychiatry.
Jo Pybis et ses collègues (1) ont analysé les données concernant 33 243 personnes ayant reçu des services de psychothérapie dans 103 IAPT. Environ 2/3 avaient reçu une psychothérapie cognitivo-comportementale et un tiers, une thérapie dite de « counselling
». (Dans l'ensemble du programme, seuls 2 % avaient reçu d'autres formes de psychothérapies approuvées.)
L'efficacité était évaluée au moyen des changements dans les résultats au test de sévérité de la dépression PHQ-9 (« Patient Health Questionnaire »).
Des études précédentes, incluant des méta-analyses, avaient déjà suggéré qu'il y avait peu de différence de résultats entre les deux approches, rapportent les chercheurs.
Toutefois, l'hétérogénéité des pratiques incluses sous l'appellation « counselling
» a conduit les services britanniques à développer une forme de counselling basée sur une combinaison de compétences génériques et spécifiques des thérapies humanistes. Appelée « Counselling for Depression » (CfD), cette thérapie est une forme de « thérapie existentielle centrée sur la personne » qui inclut des aspects de la thérapie centrée sur les émotions.
Quel que soit le traitement reçu, la moitié des patients (50,1 %) ont atteint le critère d'amélioration au PHQ-9 (amélioration de 6 points), 46 % sont restés stables et 3,5 % se sont détériorés (détérioration de 6 points).
Pour la thérapie cognitivo-comportementale, 50,4 % se sont améliorés, 46,1 % sont restés stables et 3,6 % ont vu leur état empiré.
Pour le counselling, les proportions correspondantes étaient de 49,6 %, 47,1 % et 3,3 %.
« Le counselling (psychothérapie humaniste) n'est pas inférieur à la thérapie cognitivo-comportementale et il semble qu'il y ait peu ou pas de raison pour considérer cette dernière comme étant supérieure en ce qui a trait à l'allocation des fonds publics pour le financement d'essais dans le domaine de la dépression
», conclut l'étude.
« Il est préoccupant de constater que la moitié des patients, quel que soit le type d'intervention, n'a pas montré d'amélioration
», ajoutent les auteurs.
Pour plus d'informations portant sur la psychothérapie pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.
(1) David Saxon, Andy Hill et Michael Barkham.
Psychomédia avec source : BMC Psychiatry.
Tous droits réservés.