Dès le premier emploi, les diplômés masculins des écoles de commerce en France gagnent 11 % de plus que les jeunes femmes de leur promotion, selon l’enquête emploi de la Conférence des grandes écoles (CGE) qui, chaque mois de juin, interroge les diplômés de l’année précédente, rapporte Le Monde.
Selon la dernière étude, un jeune homme sorti d’école de commerce en 2016 touche annuellement 4 200 euros bruts de plus que les jeunes femmes.
Les jeunes femmes ont aussi davantage tendance à décrocher des contrats précaires : 79 % de celles qui travaillent sont en CDI, contre 86 % des diplômés masculins. Elles ont aussi moins souvent le statut de cadre (75 % contre 83 %).
L’écart n'a pas changé en dix ans, rapporte Le Monde. Et, la différence s’aggrave au cours de la carrière, constate Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE.
Parmi les initiatives face à cette situation, la Toulouse Business School (TBS) a lancé, en novembre 2016, un programme de mentora féminin.
À l'École Supérieure de Commerce Audencia à Nantes, Christine Naschberger, enseignante-chercheuse en ressources humaines, anime depuis cette année des séminaires de « négotraining » pour les femmes, consacrés à la négociation salariale. « Très souvent, dit-elle, quand un recruteur annonce à une femme que son salaire dépend d’une grille et qu’il n’y a pas de marge de manœuvre, elle va l’accepter. Alors que dans la même situation, les hommes vont tenter de négocier. »
Mais, rapporte Le Monde, « même une excellente négociatrice se heurte à la puissance de schémas intériorisés par la société qui sont mis en lumière par la recherche
». « Quand une femme négocie, elle renvoie une image de femme opportuniste et matérialiste. Quand un homme négocie, il renvoie une image de virilité et de compétence
», souligne Christine Naschberger.
Pour Evelyne Kuoh, présidente du réseau de diplômées HEC au Féminin, une difficulté est que « les jeunes étudiantes se sentent peu concernées. Elles ont passé avec brio toutes les étapes de la sélection scolaire : comment peuvent-elles s’imaginer qu’après ce parcours, il puisse exister un biais de genre, et ce dès la première embauche ? Il y a chez certaines beaucoup d’incrédulité. »
« Même si beaucoup d’étudiantes pensent que tout va bien et se sentent peu concernées, j’en vois de plus en plus prendre conscience de ces questions. Le livre En avant toutes, de Sheryl Sandberg [cadre dirigeante de Facebook] a eu beaucoup d’effets chez les élèves », relève toutefois Christine Naschberger.
Dans Le Monde : Que font les écoles de commerce pour l’égalité salariale de leurs diplômées ?.
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