L’exposition postnatale à la fumée de tabac, seule ou en association avec l’exposition à la fumée secondaire pendant la grossesse, augmente le risque de troubles du comportement chez les enfants à l’école primaire, selon une étude française publiée dans la revue PLOS One.
Isabella Annesi-Maesano et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont analysé des données concernant 5221 enfants des écoles primaires participant à l'étude dite « des 6 Villes » portant sur l'asthme et les allergies.
L’exposition prénatale et postnatale à la fumée du tabac à la maison a été évaluée à l’aide d’un questionnaire rempli par les parents.
Environ 1 % des enfants ont été exposés durant la période prénatale seulement alors que 38 % ont été exposés durant la période postnatale seulement ; 21 % ont été exposés à la fois pendant la grossesse et après la naissance.
Les troubles du comportement ont été évalués par le Questionnaire des Forces et Difficultés (The Strengths and Difficulties Questionnaire) utilisé pour évaluer le fonctionnement comportemental et l’adaptation psycho-sociale, aussi rempli par les parents.
L’exposition à la fumée de tabac pendant l’ensemble de la période prénatale et postnatale était associée à une augmentation des troubles émotionnels (troubles internalisés) et des troubles de la conduite (troubles externalisés) détectés plus tard chez les enfants. L’association était également présente dans le cas d’une exposition prénatale ou postnatale seule mais était moins prononcée.
« Ces observations semblent confirmer celles réalisées chez l’animal, à savoir que la nicotine contenue dans la fumée de tabac peut avoir un effet neurotoxique sur le cerveau. Pendant la grossesse, la nicotine de la fumée de tabac stimule les récepteurs acétylcholiniques et est à l’origine d’altérations structurelles du cerveau. Dans les premiers mois de vie, l’exposition à la fumée de tabac engendre un déséquilibre protéinique à l’origine d’une croissance neuronale altérée.
»
« Nos données indiquent que le tabagisme passif en plus des effets sanitaires bien connus doit être évité aussi en raison des troubles comportementaux de l’enfant qu’il peut provoquer
», conclut la chercheuse.
(1) Dans cette étude, six grandes villes ont été choisies pour leurs différentes qualités de l’air : Reims, Créteil, Strasbourg, Clermont Ferrand, Bordeaux, Marseille.
Psychomédia avec sources : Inserm, PLOS One.
Tous droits réservés