Les enfants exposés en bas âge à la fumée secondaire sont plus susceptibles de devenir physiquement agressifs et antisociaux, indépendamment du fait qu'ils aient été exposés au tabagisme pendant la grossesse ou que leurs parents aient un historique de comportements antisociaux, selon une étude publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health.
Linda Pagani et Caroline Fitzpatrick, de l'Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine, ont analysé des données concernant 2 055 enfants, entre la naissance et l'âge de dix ans, comprenant des indications des parents sur l'exposition à la fumée secondaire et des observations des enseignants et des enfants eux-mêmes sur leur comportement en classe.
La fumée secondaire est plus dangereuse que la fumée directement inhalée par le fumeur. Elle est composée à 15 % par la fumée inhalée puis exhalée par le fumeur, et à 85 % par la fumée émise directement par la cigarette. Cette dernière est jugée plus toxique, car elle contient une plus grande concentration de nombreux polluants et est respirée sur une période plus longue. L'exposition pendant la petite enfance est particulièrement dangereuse, car le cerveau de l'enfant est en plein développement, indique la Dre Pagani.
Les enfants qui avaient été exposés à la fumée secondaire, même temporairement, étaient beaucoup plus susceptibles de se décrire comme plus agressifs en fin de quatrième année.
L'étude ne démontre pas que le lien constaté est de cause à effet mais elle en suggère la possibilité.
Ces résultats sont corroborées par des études biologiques sur les effets de la fumée sur le cerveau.
Cette étude laisse penser que la période postnatale est importante pour la prévention des troubles de comportement chez l'enfant et milite en faveur de la promotion d'un environnement non pollué à la maison pour les enfants, conclut la chercheuse.
Psychomédia avec source: Université de Montréal.
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