Un groupe d'experts nommés par le gouvernement américain et chargés d'émettre des avis en matière de santé publique, l'US Preventive Services Task Force (USPSTF), a étudié l'efficacité des médicaments approuvés pour l'arrêt du tabac et de différentes formes de counseling comportemental.
Albert L. Siu et ses collègues ont analysé 114 études, dont 54 méta-analyses (combinant les données de plusieurs études), qui portaient sur l'efficacité de ces moyens évaluée 6 mois après le début du traitement ou du counseling.
Ces experts concluent en recommandant que les médecins questionnent les patients adultes sur leur consommation de tabac et leur conseillent ces interventions et ces médicaments.
Un résumé de leur analyse à l'intention des patients, indique, sans fournir de chiffres, que l'USPSTF a trouvé des évidences « convaincantes » que les interventions comportementales et les médicaments améliorent les taux d'abandon du tabac.
Mais voyons les chiffres. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est très difficile d'arrêter de fumer même avec ces interventions.
Médicaments (pharmacothérapie)
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Les traitements de remplacement de la nicotine (TRN)
Une revue systématique (117 études ; 51 265 participants) a montré que 17.3 % des participants prenant une forme (timbres, gommes…) de TRN étaient abstinents après 6 mois comparativement à 10,3 % de ceux prenant un placebo ou ne prenant pas de TRN. Ce qui représente une efficacité de 7 % (7 personnes sur 100) attribuable aux TRN.
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L'antidépresseur bupropion SR (Wellbutrin, Zyban)
Une revue sytématique (44 études ; 13 728 participants) sur l'utilisation du bupropion SR a montré une efficacité de 19.7 % comparativement à 11.5 % chez ceux prenant un placebo ou ne prenant pas le buproprion (soit 8.2 % attribuable au médicament).
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La varénicline (Champix, Chantix)
Une revue systématique (14 études ; 6 166 participants) a montré que la varénicline était associée à un taux d'arrêt de 28.0 % comparativement à 12.0 % pour le placebo (soit 16 % - une personne sur 6 - attribuable à la varénicline).
Counseling comportemental
Les conseils donnés par des médecins ou des infirmières, la documentation sur mesure et le counseling au téléphone étaient associés à des taux d'abstinence après 6 mois généralement plus élevés d'environ 2 % à 3 % comparativement à l'absence d'intervention.
Combinaison de counseling comportemental et de médicaments
Une revue systématique (40 études ; 15 021 participants) a montré une abstinence de 14.5 % après 6 mois chez ceux qui ont reçu une combinaison de pharmacothérapie et de « counseling comportemental intensif » comparativement à 8.3 % chez ceux qui ont reçu de brefs conseils ou de la documentation (soit 6.2 % attribuable à la combinaison d'intervention). Dans la plupart des études, la pharmacothérapie consistait en traitements de substitution de la nicotine et le counseling consistait en au moins 4 sessions.
Cigarette électronique
En ce qui concerne la cigarette électronique comme moyen pour faciliter le sevrage tabagique, il n'existe pas encore suffisamment de données pour permettre de tirer des conclusions, indiquent-ils.
Psychomédia avec sources : USPSTF, Annals of Internal Medicine.
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