Des critiques réclament plus de transparence dans les processus d'élaboration de la prochaine édition de la bible des diagnostics psychiatriques, le DSM V (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), édité par l'American Psychiatric Association, dont la publication est prévue pour 2012.
La version précédente, le DSM IV, a été publié en 1994 et revisée (DSMIV-TR) en 2000. Les diagnostics reconnus et définis dans ce manuel sont notamment déterminants pour la prescription de médicaments et leur remboursement par les compagnies d'assurance.
Dans une lettre ouverte, Robert Spitzer, éditeur du DSM-III, réclame que l'obligation de secret soit levée afin que des observateurs extérieurs puissent analyser les débats scientifiques derrière les diagnostics nouveaux et revisés. Darrel Regier, coéditeur de la nouvelle version, soutient que le travail d'élaboration doit resté privé.
C'est dans un contexte où il est régulièrement fait état d'une Amérique surmédicamentée aux psychotropes et où les liens financiers entre l'industrie pharmaceutique et certains chercheurs en psychiatrie ont récemment fait les manchettes que des critiques réclament plus de transparence. L'intégrité de la profession psychiatrique est à son plus bas, considèrent plusieurs. Le cas récent de l'éminent spécialiste du trouble bipolaire chez les enfants, Joseph Biederman de l'Université Harvard, dont l'influence a largement contribué à l'essor actuel de ce diagnostic chez les enfants, et par conséquent à l'augmentation drastique des prescriptions de médicaments antipsychotiques, a particulièrement choqué (il a omis de déclarer des revenus importants provenant de l'industrie).
Psychomédia avec sources:
Chicago Tribune
New York Times