Le journal français L'Express dresse la liste de 10 médicaments à retirer du marché, ainsi que leurs génériques, en raison de risques d'effets secondaires trop importants par rapport à des bénéfices souvent très modestes.
Le journal se base sur les travaux de la revue indépendante Prescrire. La liste ainsi dressée a été soumise à l'examen du Pr Jean-Paul Giroud, pharmacologue, membre de l'Académie nationale de médecine.
Ces médicaments sont, par ordre alphabétique:
Actos (pioglitazone)
Indication: traitement du diabète de type 2
Faisant partie (avec Avandia récemment retiré du marché) de la famille des glitazones, Actos vise à augmenter la sensibilité à l'insuline. La liste de leurs effets indésirables graves ne cesse de s'allonger: oedèmes maculaires, fractures osseuses chez les femmes, insuffisances cardiaques. En dépit d'une efficacité jugée "faible" par la Haute Autorité de santé et de risques accrus de cancers de la vessie, Actos, est toujours remboursé à 65%.
Adartrel, Requip (ropinirole)
Indication : syndrome des jambes sans repos
L'Adartrel, un médicament utilisé à fortes doses dans la maladie de Parkinson, expose à des effets indésirables pénibles (nausées, comportements impulsifs, libido exacerbée, hallucinations ou paranoïa) et d'autres, graves (syncopes), alors qu'il s'agit au départ de résoudre un problème relativement bénin de sommeil perturbé. De plus, il existe un risque de voir augmenter les symptômes, après une première phase d'amélioration.
Di-Antalvic (dextropropoxyphène et paracétamol)
Indication: antidouleur
Le Di-Antalvic est vendu depuis plus de 40 ans et censé être plus efficace contre la douleur que le paracétamol seul (type Doliprane). Cette supériorité n'a cependant jamais été démontrée. En revanche, les risques de surdosage, fréquents en cas de douleurs aiguës ou chroniques, peuvent être lourds, allant du trouble psychiatrique et cardiovasculaire... à l'arrêt cardiaque. Alertées par plusieurs centaines d'overdoses mortelles (volontaires ou accidentelles) survenues dans leur pays, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont interdit tous les médicaments de ce type il y a plusieurs années. L'Europe leur a emboîté le pas en juin 2010, puis les Etats-Unis le 19 novembre. Fabriqué par un laboratoire national (Sanofi-Aventis), le Di-Antalvic est remboursé en France à 65%. Annoncé une première fois en mai, puis en juillet, son retrait définitif est programmé... pour septembre 2011 au plus tard.
Hexaquine (quinine et thiamine)
Indication : crampes musculaires
Intrinsa (testostérone)
Indication : baisse du désir chez les femmes après ablation des ovaires et de l'utérus
Ce patch n'a pas été autorisé aux Etats-Unis en raison de sa faible efficacité sur la libido féminine et de ses nombreux effets indésirables : virilisation (pilosité aggravée, voix rauque), acné, troubles hépatiques et cardiovasculaires, prise de poids. Les effets du médicament à long terme, notamment les risques de cancer du sein, n'ont pas été évalués. Il a toutefois été autorisé en France début 2007 pour les femmes ménopausées après l'ablation chirurgicale des ovaires et de l'utérus.
Ketek (télithromycine)
Indication : infections respiratoires
Nexen (nimésulide)
Indications : contre l'arthrose et les règles douloureuses
Nexen est à l'origine de troubles du foie parfois mortels, connus depuis de nombreuses années. La Finlande et l'Espagne l'ont retiré du marché dès 2002 à la suite de cas d'hépatites fulminantes. L'Irlande a suivi en 2007. Les autorités européennes réévaluent actuellement cet antidouleur pour la troisième fois. Le fabricant est chargé de recenser les cas de greffes du foie qui pourraient être liées au Nexen. Les mêmes instances ont pourtant déjà reconnu clairement, l'an dernier, un surcroît de troubles hépatiques graves provoqués par ce médicament.
Vastarel (trimétazidine)
Indications : vertiges, acouphènes, angines de poitrine, troubles du champ visuel
Commercialisé depuis plus de quarante ans, ce médicament très utilisé par les personnes âgées a vu ses indications thérapeutiques s'étendre au fil du temps, sans preuves solides de son efficacité. Depuis une dizaine d'années, en revanche, plusieurs effets indésirables inquiétants ont été observés: tremblements, troubles de la marche et des jambes sans repos, syndromes parkinsoniens. Délivré sur ordonnance, il est remboursé à 35%.
Zyprexa (olanzapine)
Indications : schizophrénie et troubles bipolaires
Le fabricant a reconnu, en 2003, que le Zyprexa pouvait provoquer une obésité sévère. En 2007, il a précisé sur les notices des boîtes vendues aux Etats-Unis que la survenue d'une hyperglycémie (taux de sucre trop élevé dans le sang, l'un des symptômes du diabète) était plus fréquente qu'avec d'autres médicaments de la même génération (type Solian ou Risperdal). C'est là tout le problème, s'agissant d'un traitement au long cours, voire à vie. Plus de 28 000 patients américains ont été indemnisés par la firme pour obésité, hyperglycémie ou diabète.
Zyban (bupropion)
Indication : sevrage tabagique
Psychomédia avec source:
L'Express
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