Un médicament couramment utilisé contre l'hypertension, l'isradipine, pourrait restaurer le fonctionnement des cellules du circuit dopaminergique du cerveau selon une recherche américaine publiée dans la revue Nature.
Testé sur des souris de laboratoire, ce médicament donne l'espoir qu'il deviendra possible de ralentir et même stopper l'évolution de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est liée à la destruction progressive de certaines cellules du cerveau produisant de la dopamine. Elle est caractérisée par un tremblement, une rigidité, une lenteur des mouvements (akinésie) et une instabilité posturale.
"Si l'isradipine permettait de doubler ou tripler la période efficace de la L-dopa", médicament actuellement utilisé (qui se transforme en dopamine dans le cerveau) dont les effets s'amenuisent avec le temps, "ce serait une grande avancée", estime le professeur James Surmeier de l'Université d'Illinois (Chicago) responsable de l'étude.
Les chercheurs ont découvert qu'à l'âge adulte, des neurones à dopamine dépendaient de plus en plus des ions calcium (plutôt que sodium) pour produire des signaux électriques, une dépendance coûteuse en énergie et qui les exposeraient à un stress répété.
L'isradipine, faisant partie de la famille des "inhibiteurs calciques", bloque les canaux de passage du calcium situés à la surface des cellules nerveuses. Quelques heures après son administration, les neurones se remettent à utiliser le sodium comme de jeunes neurones.
Ces résultats sont supportés par une recherche ayant déjà montré que les gens prenant l'isradipine pour l'hypertension ont un risque réduit de 30% à 50% de développer la maladie de Parkinson (avec des doses inférieures à celles de la présente recherche).
La fonction de la dopamine ne se limite pas à la motricité. Une recherche, publiée dans la revue Science en 2004, effectuée auprès de gens ayant la maladie de Parkinson a montré qu'elle est importante pour la capacité de faire des choix qui donnent de bons résultats et éviter ceux qui ont des conséquences négatives.
Les gens souffrant de Parkinson ont souvent de la difficulté à faire ces choix. Ils ont de la difficulté dans les tâches cognitives qui requièrent d'apprendre selon des feedbacks positifs ou négatifs. Ils apprennent mieux à partir de feedbacks négatifs alors que lorsqu'ils prennent leur médication (qui augmente la dopamine), leurs décisions deviennent excessivement influencées par la perspective de résultats positifs.
D'autres recherches ont montré l'apparition d'épisodes de jeu compulsif associés à la prise de médicaments régulant la dopamine. Ce comportement peut être causé par une sensibilité augmentée aux résultats positifs. Alors que les pertes au jeu amènent une baisse de dopamine chez les gens en santé, la médication peut empêcher cette baisse de se produire.
Sources:
New Scientist
Psychport
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