L’objectif des recherches sur la composante génétique de la maladie d'Alzheimer « n’est pas de prédire la maladie mais de découvrir les mécanismes physiopathologiques dans le but de développer de nouveaux médicaments
».
Quarante variants génétiques sont désormais associés à la maladie : cinq nouveaux viennent d’être découverts par un consortium international incluant des chercheurs français de l'Inserm (Institut Pasteur de Lille).
Dans cette étude, dont les résultats sont publiés dans la revue Nature Genetics, le génome de 35 000 personnes atteintes de la maladie et de 59 000 personnes en santé a été analysé. Les formes familiales précoces de la maladie étaient exclues.
L’objectif était de rechercher des variants, c’est-à-dire des séquences d’ADN distinctes entre ces deux groupes et statistiquement associées à la survenue de la maladie.
Ce travail a mis en évidence cinq nouveaux variants associés à la maladie. Parmi ces 5 variants, un rare a été retrouvé chez moins de 1 % des patients. « La découverte de ce variant rare valide la stratégie de construction de cohortes de plus en plus importantes pour obtenir une très grande puissance statistique. En augmentant encore leur taille, nous allons pouvoir partir à la recherche de davantage de variants rares. Ils représentent probablement une grande partie de la composante génétique pas encore découverte dans cette maladie
», estime Jean-Charles Lambert, chercheur Inserm coresponsable de ces travaux.
« Certains de ces nouveaux variants sont concentrés dans des régions impliquées dans le métabolisme de la protéine Tau et de la protéine précurseur des peptides amyloïdes, dont la contribution à la maladie est déjà connue, particulièrement dans les formes familiales de la maladie d’Alzheimer. “Ceci suggère des mécanismes communs dans les formes précoces ou plus tardives”, explique Jean-Charles Lambert. Des traitements ciblant ces mécanismes pourraient donc être efficaces contre ces deux formes.
» (Alzheimer : les protéines toxiques bêta-amyloïdes et tau agissent en synergie)
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Mais on retrouve également des variants dans des régions impliquant l’immunité et cela est très intéressant car pourrait valider une piste de recherche actuelle. “Une hypothèse est que la microglie, composée de cellules immunitaires apparentées aux macrophages et jouant un rôle dans la défense du cerveau, est impliquée dans la maladie”, précise Jean-Charles Lambert. Pour les chercheurs, il est probable que ces variants contrôlent en fait des voies biologiques communes qui aboutiraient à plusieurs dysfonctionnements et à l’apparition de la maladie.»
« Compte tenu des échecs répétés des essais thérapeutiques dans le domaine de la maladie d’Alzheimer, mieux connaître les variants associés à la maladie et les mécanismes physiopathologiques qu’ils contrôlent est fondamental pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
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Psychomédia avec sources : Inserm, Nature Genetics.
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